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Jesse Eisenberg est Lex Luthor : à quoi peut-on s'attendre ?

Des mauvaises réactions

Le moins qu'on puisse dire, c'est que <em>Man of steel 2</em> alias <em>Batman vs Superman</em> joue la surprise question casting. Personne n'avait vu venir Ben Affleck en Batman. Dans une moindre mesure, on n'attendait pas l?apparition du personnage de Wonder Woman (incarnée par <strong>Gal Gadot</strong>). Voilà que le studio récidive avec une annonce étonnante : Jesse Eisenberg vient d?être officialisé en Lex Luthor, LE méchant historique des aventures de l'homme d'acier. Très vite, des détournements ont fleuri sur le net, les geeks hystériques se sont lâchés sur l'image de l'acteur qui, physiquement, aura du mal à en imposer aux super héros.Pourtant, certains font preuve d?une curiosité amusée comme le montre la vidéo ci-dessous. Une chose est sûre : même les fans les plus enragés ne vont pas jusqu?à mettre en doute ses qualités d?acteur, et si l?on compare l'impact de cette annonce à celui du choix d'Affleck, il n'y a pas photo. Personne n'a encore imaginé de pétition pour tenter d'empêcher Jesse de jouer dans ce film...

Un Lex Luthor fréquentable

Autant aller à la source. A l?origine, Lex Luthor est un richissime mégalo qui veut devenir maître du monde. Évidemment, cette vision a gagné en nuances au fil du temps (le personnage date de 1940). Trois éléments restent malgré tout constants : l'immense fortune, le QI largement au-dessus de la moyenne et un côté intouchable dû à son statut de personnalité influente. Si la version guerrière de Lex (à court de solution, il en vient à revêtir lui-même une armure pour affronter Superman) se pose là, d'autres jouent la subtilité et creusent son ambivalence. On peut citer <em>Lex Luthor Man of Steel</em> (tiens tiens) de Brian Azzarello, qui nous montre le point de vue du personnage, où son rapport à Superman tient plus de la phobie que de la haine face à quelque chose qu'il ne comprend pas. Ailleurs, on peut voir l'homme le plus riche de Metropolis dans des moments de solitude absolue qui confinent au désespoir : seul sur son trône, il n'a ni ami ni véritable proche et parfois le masque tombe.Enfin, les comics ont parfois poussé son côté respectable (en surface) jusqu'à le faire devenir pendant un temps président des États-Unis. Cela n'a évidemment pas duré mais le Luthor d'aujourd'hui tient plus de l'homme d'affaire sans scrupule que du type qui veut à tout prix tuer Superman. Un milliardaire immoral s'intègrerait plutôt bien dans l'univers de <em>Man of steel</em>, qui cherche à coller aux thématiques contemporaines (si l?on excepte les invasions extra-terrestres).

Une réinvention du personnage

Bien que le personnage soit totalement incontournable dès qu'on s'intéresse à Superman, les faits sont là : sur grand écran, une seule version de Luthor a été présentée jusqu'à présent, en tout cas pour le grand public. Il s'agit bien sûr de celle de <strong>Gene Hackman</strong> (Superman, Superman 2 l'aventure continue, Superman 3, Superman 4) puis <strong>Kevin Spacey</strong> (Superman Returns) : un Luthor bouffon, souvent drôle à ses dépens, obsédé par l'élimination de son ennemi. En un mot, caricatural. Pour avoir d'autres visions du personnage, il fallait regarder des films d'animation ou même des séries. Du coup, tout comme la version du Joker de <strong>Heath Ledger</strong> était éloignée de celle de <strong>Nicholson</strong>, il faut bien se mettre dans la tête que personne ne demandera à Eisenberg de se fondre dans un moule qui date de plus de 35 ans. Spacey l'a fait et on ne peut pas vraiment dire que ça lui ait porté chance.

Un méchant plus nuancé

Lex n'est pas un ennemi comme les autres. Il est isolé dans sa tour d'ivoire, et c'est lorsqu'il en sort et se confronte à la réalité pleine de gens qui le craignent et de super héros qui le détestent qu'on a droit à des échanges très drôles : deux mondes irréconciliables se font face, sans préliminaire. Le côté "<strong>Michael Cera</strong>" de Jesse Eisenberg est un atout : il peut être drôle (30 minutes maximum, Bienvenue à Zombieland) mais aussi exploiter ce côté loser pathétique pour se rendre émouvant et attachant (Adventureland). Le côté solitaire angoissé et/ou maniaque est un atout. Ce n'est pas plus mal d'avoir quelqu'un qui peut s'éloigner du méchant pur et dur. Si on le compare à <strong>Mark Strong</strong> et <strong>Bryan Cranston</strong> qui avaient été évoqués pour le rôle, on voit bien que ce n'est pas du tout le même registre, mais après tout c'est peut-être une bonne chose. Comme on l'a dit précédemment, le public est habitué à des versions clownesques du personnage, et Jesse Eisenberg est capable d?y faire des clins d??il sans basculer dans le cabotinage.

Un Lex Zuckerberg

On arrive à l?essentiel : Jesse Eisenberg est un bon acteur. Il l'a surtout prouvé dans un rôle qui a certainement été à l'origine de son casting pour la suite de<em> Man of steel</em>. Il s'agit bien sûr de The Social Network, où il se glisse dans la peau de <strong>Mark Zuckerberg</strong>, créateur et boss de Facebook. Ce rôle se rapproche énormément d'un Luthor "dans la vraie vie" : intelligent, richissime, avec des zones d'ombre et un sens du business que certains trouvent trop cynique (en restant poli)... On ne souhaite pas non plus un Geek Luthor, mais vous avez saisi l'idée. On peut également citer Jewish Connection où il incarne un garçon sans histoire qui devient peu à peu un gros trafiquant de drogue, avec toujours cette dualité entre l'enrichissement personnel et la solitude absolue qui en découle.Plus récemment le comédien déclarait pour présenter son personnage de magicien dans Insaisissables : "<em>Il est prétentieux et sûr de lui. Mais ce personnage qu?il s?est inventé n?est en réalité qu?une façade derrière laquelle il se cache. Il a besoin de tout contrôler. Cela lui plaît de savoir que le FBI cherche à le coincer. Toutes leurs actions ne font que démontrer l?étendue de son talent, car il a toujours un coup d?avance.</em>"Remplacez FBI par Superman et c'est parti.

"Un Lex à la Bill Gates"

Rappelons les déclarations de <strong>David Goyer</strong> sur le nouveau Lex, présent via des logos de sa société LexCorp dans plusieurs scènes de <em>Man of Steel</em> : "Les indices de la présence de Luthor sous-entendent bien que ce n'est pas la version de Gene Hackman. C'est un Lex à la <strong>Bill Gates</strong>, qui pèse sûrement 50, 60, 70 milliards de dollars."On aura donc affaire à un Luthor dont la fortune est à la hauteur de la démesure qui semble être le maître mot chez <strong>Snyder</strong>. Ça signifie aussi qu'il sera assez intouchable, avec tout ce que cela implique. Son agacement devant les agissements de Superman peut prendre racine dans les "exploits" du premier film où Kent a détruit la moitié de Metropolis, dont bon nombre de buildings de la LexCorp. L'extraterrestre a aussi brisé la nuque de Zod (<strong>Michael Shannon</strong>), et l'armée le considère comme une menace potentielle. Goyer a précisé que le héros devra "<em>répondre de ses actes</em>" dans le second volet. La porte ouverte à Lex pour placer ses pions tout en prétendant être simplement choqué par ces événements.

Un duel de trentenaires

Autre petit détail qui n'a pas manqué d'exciter les fans : l'âge du comédien, à savoir 30 ans. Soit exactement celui d'<strong>Henry Cavill</strong>. Si l'on se rappelle la description du Batman recherché, le studio voulait "<em>un vétéran, dans la quarantaine</em>", ce qui facilite le conflit avec le Kryptonien considéré fatalement comme un gamin par l'homme chauve-souris. A l'inverse, un Luthor du même âge semble indiquer une volonté de mettre en place une rivalité plus directe entre les adversaires. Un Luthor âgé a tendance à mépriser Superman, là où Eisenberg pourrait le jalouser jusqu'à en faire sa bête noire (suite à un "je t'aime, moi non plus" avec Lois Lane toujours incarnée par <strong>Amy Adams</strong> ?).Vient ensuite la différence pratique : sous les traits de Jesse, Luthor est donc petit (1m71), a un gabarit de hamster, une tête un peu sournoise quand il veut, et donc une montagne d'argent. Cavill-Kent est plus grand (1m85), plus massif et correspond aux critères (idiots, mais ce n'est pas le sujet) de mannequinat actuel, tout en étant à la base un bouseux loin d'être riche. Vous la sentez venir la symbolique du bien et du mal à la Snyder ?

Un deuxième méchant dans le film

La présence d'un Luthor nouveau et clairement retravaillé pour correspondre à l'univers de <em>Man of steel</em> permet de lancer plusieurs hypothèses.En premier lieu, il va falloir un autre méchant pour constituer une menace physique : Luthor est un cerveau, mais il est forcé d'avoir recours aux services de gros bras. On imagine très mal Eisenberg dans une armure de 2 mètres en train de tabasser Henry Cavill, même chez Snyder. Si l'on ignore l'identité du futur bourrin, on sait qu'il sera imposant puisque <strong>Jason Momoa</strong> avait été approché avant de décliner.Ensuite, Luthor ne sera sans doute pas immédiatement présenté comme l'ennemi absolu de Superman. Cette suite est censée être un pas vers le développement d'autres super héros comme le montre la présence de Wonder Woman. Le gros du film doit introduire Batman et montrer sa rencontre avec l'homme d'acier, puis leur affrontement et enfin probablement leur réconciliation. Lex n'a pas vraiment la place d'être une menace en tant que telle, mais peut très bien se contenter de manipuler les 2 super héros, voire d'être relativement neutre.Enfin, Luthor est là pour le long terme, même si on ignore pour combien de films le comédien a signé (Gal Gadot alias Wonder Woman <strong>aurait signé pour trois films</strong>). Ce qui signifie qu'on peut compter sur lui pour devenir lentement mais sûrement un élément clé dans l'univers censé aboutir à<em> Justice League</em>.

Bonus : chauve ou pas chauve ?

Vous avez été nombreux à ne pas regretter l'absence de slip rouge de Superman, en sera-t-il de même si son ennemi garde la chevelure de son interprète ?En théorie, on devrait s'en moquer : il existe déjà de nombreuses versions de Luthor chevelu, que ce soit en comics ou sur les écrans.En pratique, il faudrait quelque chose qui permette "d'oublier" Jesse Eisenberg. Que cela soit une barbe, des lunettes rigolotes, une coupe de cheveux qu'il n'a jamais arborée ou une calvitie, qu'importe : il faut faire exister physiquement Luthor sans qu'il rappelle ses autres rôles, en particulier les personnages de jeunes adultes pas sûrs d'eux. A moins qu'on coupe la poire en deux et qu'il porte une perruque les jours de fête.

Que signifie le choix de Jesse Eisenberg en nemesis du Man of steel ?

En attendant sa (lointaine) sortie française le 27 avril 2016, la suite de <em>Man of Steel</em> et les annonces qui l?entourent donnent décidément du grain à moudre. Warner a ainsi récemment révélé deux nouvelles recrues de cette super production, à savoir (roulement de tambour please) <strong>Jeremy Irons</strong> en Alfred, et <strong>Jesse Eisenberg</strong> en Lex Luthor. Le casting du premier paraît assez logique (un sexagénaire britannique), mais le second a de quoi étonner. Comme <strong>Ben Affleck</strong> en Batman (surprise générale de l?été), l'acteur de The Social Network n'avait jamais été évoqué et son casting provoque un tollé sur le net. Que vient faire ce nerd chevelu dans cette superproduction ? Que signifie ce choix ? Que peut offrir Jesse au personnage ? Et quelle pourrait être la nouvelle vision du méchant de Superman ?Voici ce qu?on peut attendre de Jesse Eisenberg en Lex Luthor.Par Yérim Sar (<strong>@YerimSar</strong>)voir aussi : <strong>Batman vs Superman - A quoi peut-on s'attendre ?</strong>

En attendant sa (lointaine) sortie française le 27 avril 2016, la suite de Man of Steel et les annonces qui l’entourent donnent décidément du grain à moudre. Warner a ainsi récemment révélé deux nouvelles recrues de cette super production, à savoir (roulement de tambour please) Jeremy Irons en Alfred, et Jesse Eisenberg en Lex Luthor. Le casting du premier paraît assez logique (un sexagénaire britannique), mais le second a de quoi étonner. Comme Ben Affleck en Batman (surprise générale de l’été), l'acteur de The Social Network n'avait jamais été évoqué et son casting provoque un tollé sur le net. Que vient faire ce nerd chevelu dans cette superproduction ? Que signifie ce choix ? Que peut offrir Jesse au personnage ? Et quelle pourrait être la nouvelle vision du méchant de Superman ?Voici ce qu’on peut attendre de Jesse Eisenberg en Lex Luthor.Par Yérim Sar (@YerimSar)voir aussi : Batman vs Superman - A quoi peut-on s'attendre ?