Gaumont

Gemma Bovery sera rediffusé ce soir sur Arte.

Gemma Arterton a surpris tout le monde en acceptant un rôle en français dans Gemma Bovery, une comédie mise en scène par Anne Fontaine. Elle donne la réplique à Fabrice Luchini dans cette adaptation du roman graphique éponyme de Posy Simmonds, quatre ans après avoir incarné sa Tamara Drewe. En 2014, elle revenait pour Première sur cette drôle d'expérience avec humour et légèreté, à l'image de ses personnages.

PREMIÈRE : C’est plutôt inattendu, de vous voir dans un film français face à Fabrice Luchini.
Gemma Arterton : Je ne m’y attendais pas non plus ! D’une certaine façon, ce script a changé ma vie. Je ne parlais pas un mot de français quand je l’ai reçu, je savais à peine dire « bonjour ». Mais je suis quand même allée à la rencontre d’Anne Fontaine. Elle m’a demandé de lire une page du script. Je n’y comprenais absolument rien et je l’ai lue, en faisant bien sûr toutes les erreurs de prononciation possibles. Puis elle s’est écriée : « Super ! Tu as l’oreille musicale, tu vas pouvoir rapidement parler français. » J’ai donc appris votre langue en quatre mois. J’en étais la première surprise, mais je l’ai fait. J’ai emménagé à Paris, je me suis immergée dans votre culture. Aujourd’hui, je vis entre Paris et Londres. J’adore la bouffe française, j’adore les Français...

Lorsque l’attaché de presse nous a contactés, nous avons d’abord cru à un documentaire, une sorte de biopic...
(Rire.) Sur le tournage, ça donnait lieu à des dialogues de sourds : « Gemma va faire ci, Gemma va faire ça. – Je vais faire quoi ? – Non, non, pas toi. Le personnage. » Quinze fois par jours. La vie imitait l’art, c’était assez bizarre. J’étais en France en train d’apprendre votre langue, entourée de Français, et mon personnage était exactement dans la même situation. De tous les rôles que j’ai interprétés, Gemma est certainement le plus proche de ce que je suis. Ce n’est pas un film sur vous mais il ne parle que de vous.

Comme dans Tamara Drewe, vous êtes le centre de gravité autour duquel tournent l’intrigue et les personnages, l’objet de la mise en scène.
Difficile en effet de ne pas penser à Tamara Drewe. C’est ce qui m’a fait hésiter au début mais les personnages sont très différents. Les similitudes sont bien sûr liées à Posy Simmonds (qui a créé “Tamara Drewe” et “Gemma Bovery”, deux romans graphiques librement inspirés de “Loin de la foule déchaînée”, de Thomas Hardy, et de “Madame Bovary”, de Gustave Flaubert). Les héroïnes de Hardy et de Flaubert sont des femmes peu remarquables qui ne le deviennent qu’à travers le regard de l’auteur, ce qui est totalement le cas de Gemma. Anne Fontaine n’était pas non plus très sûre de son choix. En m’engageant, elle se mesurait directement à Stephen Frears. Elle m’a courtisée longtemps et ce n’est qu’après qu’elle s’est mise à flipper. (Rire.) Elle a finalement décidé que je correspondais davantage à Gemma qu’à Tamara, ce en quoi je suis d’accord avec elle.

Propos recueillis par Benjamin Rozovas.

Après Tamara Drew, Gemma Bovery : Gemma Arterton est parfaite en innocente briseuse de cœurs [critique]

Bande-annonce de Gemma Bovery :