DR

Il s'inclut dans le lot.

D'Irréversible à Love, du viol à la célébration du sexe sans censure et en 3D, Gaspar Noé aime provoquer.

Invité au Festival international du film de Locarno, où il a animé une conversation sur les drogues et les trips psychédéliques au cinéma, le cinéaste argentin n'a pas été avare en phrases-choc. Après avoir évoqué 2001, l'Odyssée de l'Espace comme "le meilleur trip sous LSD du cinéma", le réalisateur de 52 ans s'est lancé sur un sujet épineux, le financement des films.

"Aucun réalisateur n'est indépendant. Ils sucent tous des bites pour avoir des financements, que ça soit chez Warner Bros. ou une chaîne télévisée française", a-t-il affirmé, sans s'exclure de cette métaphore imagée : "La vérité, c'est que quand tu fais un film, tu dois apprendre à mentir. Tu dois convaincre les gens de te donner de l'argent et prétendre qu'ils récupéreront le double, le triple, ou dix fois plus."

Gaspar Noé a ainsi expliqué comment il avait vendu Irréversible aux producteurs, mettant en avant la chronologie inversée afin de capitaliser sur le succès qu'avait à l'époque rencontré Memento de Christopher Nolan, et affirmant qu'il n'y aurait pas de scènes de sexe  : "Ils m'ont demandé s'il y aurait des scènes de sexe explicites, j'ai répondu 'bien sûr que non'. C'est comme ça que le film a été fait".

Gaspar Noé : "Love est tout gentil à côté d'Irréversible"

Grâce au succès surprise d'Irréversible, il a pu attirer des financements pour Enter the Void et Love. "Ils regrettent probablement. Mais je suis fier de chacun de mes films, qu'ils rapportent de l'argent ou non", a affirmé le réalisateur, dont les deux derniers films ont été des échecs financiers. Gaspar Noé a également évoqué les critiques, et l'accueil chaleureux du public féminin pour le mélo-porno Love : "Je ne m'attendais pas à ce qu'autant de femmes l'aiment. Je pense que c'est parce que le personnage masculin est un looser ; le personnage féminin est beaucoup plus intelligent. Je pensais que c'était un film sexy qui plairait plus au public masculin, mais c'est l'exact opposé".

DR

 

 

A lire aussi sur Première