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Les plus gros succès de l’année sont pour l’instant sortis entre février et avril. (Source : CBO Box-Office)

Alors que le mois de septembre démarre, l’heure des bilans de l’été a sonné. Commençons par le box-office français. Quels sont les films qui ont le mieux marché depuis le 21 juin dernier ? Principalement des productions américaines animées. Le Monde de Dory a attiré 3,3 millions de spectateurs en 10 semaines, L’Âge de Glace 5, 3,2 en 7, et Comme des bêtes frôle les 3 millions en un mois (il est d'ailleurs remonté en tête du classement hebdo ces derniers jours). Côté français, seul Camping 3 s’en sort bien avec 3,1 millions d’entrées enregistrées depuis le 29 juin. Mais globalement, aucun blockbuster estival n’a réussi à intégrer le top 5 de 2016. Ce qui est très rare.

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Tous les films cités plus haut figurent dans le top 10 de l’année (pour l’instant, car il reste encore quatre mois avant le vrai bilan annuel), mais ils ne font pas le poids face à ZootopieLes Tuche 2, The Revenant, Deadpool et Le Livre de la Jungle, qui sont tous sortis entre février et avril et ont attiré entre 4,8 et 3,7 millions de curieux chacun. Du coup, même si Dory, L’Âge de glace et les autres ont franchi les 3 millions d’entrées, ils n’ont aucune chance d’intégrer le top 5. Ce qui n’était pas arrivé depuis 8 ans ! En 2008, les grands succès dataient de janvier à mai (Bienvenue chez les Ch’tis, Astérix aux Jeux Olympiques et Indiana Jones 4) ou étaient sortis en fin d’année (Madagascar 2, Quantum of Solace). Par comparaison, l’an dernier, Les Minions et Jurassic World figuraient parmi les 5 plus gros cartons du box-office français, le premier étant même en tête jusqu’à l’arrivée de Star Wars 7, en 2014, Lucy était 4e avec plus de 5 millions d’entrées, un an avant, Moi, moche et méchant 2 attirait 4,6 millions de curieux durant l’été…

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Des blockbusters estivaux décalés au printemps
Ne faut-il plus miser sur les films de l’été ? Il y avait de quoi se poser la question ces dernières semaines, face à la multiplication de suites et de reboots programmés entre juin et août. De S.O.S Fantômes à Independence Day 2 en passant par Jason Bourne, la nostalgie n’a pas vraiment fait recette dans l'Hexagone. Même parmi les succès de l’été, les séquelles ne sont pas à la hauteur de leurs prédécesseurs. Le Monde de Nemo attirait par exemple près de 9,5 millions de spectateurs en France en 2003 (c’est encore aujourd’hui le plus gros succès de Pixar chez nous). Quant à L’Âge de Glace 5, s’il a dépassé les 3 millions comme le premier opus en 2002, il est loin des 7,8 ou des 6,6 millions d’entrées des épisodes 2 à 4…

Box-Office : L’été est-il un enjeu pour le cinéma français ?

On remarque que les studios misent de plus en plus sur des périodes plus creuses (de février à avril) pour proposer leurs films –originaux ou non. Marvel sort par exemple une superproduction par an entre avril et mai (Captain America 3, cette année, qui frôle les 3 millions d’entrées), et Disney a réussi son coup en programmant Zootopie, qui n’était ni une suite, ni un remake, durant les vacances scolaires de février. Ainsi, il n’y a plus véritablement de saison estivale, puisque des blockbusters à plus de 200 millions de dollars de budget peuvent être proposés sur grand écran bien avant le mois de juin. Et peu de producteurs français misent sur les mois de juillet et août. Une fois la Fête du Cinéma passée, la place est laissée aux productions américaines. CBO, site spécialisé dans le box-office français, analyse ainsi que 76% des entrées enregistrées depuis 9 semaines viennent des blockbusters d’outre-Atlantique. 10% de part de marché pour L’Âge de Glace 5, 9% pour Comme des Bêtes, 7% pour Le Monde de Dory (leur classement a démarré une semaine après sa sortie, ce qui explique l’absence du million d’entrées enregistrées lors de ses 7 premiers jours d’exploitation), 6% pour Suicide Squad et Insaisissables 2 etc. C’est bien simple, le seul film français à apparaître dans le récap’ de l’été est Camping 3, qui, fort de ses 3,1 millions de spectateurs, représente 10% de la part de marché de l’été. Retour chez ma mère a bien marché, mais juste avant le début officiel de l’été : sortie le 1er juin, cette comédie est restée en tête du classement hebdomadaire trois semaines d’affilée, puis elle a laissé sa place à Dory, Camping 3 et les autres. Elle a tout de même franchi les 2 millions d’entrées, avant que la saison estivale ne démarre pleinement.

Précisons pour finir que l’été est loin d’avoir été catastrophique au box-office français. Ces 9 dernières semaines, 33,1 millions d’entrées ont été enregistrées tous films confondus, ce qui est un peu mieux qu’en 2015 (33 millions tout rond).

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