DR

La plus française des actrices anglaises, mais aussi l’une des plus classes et des plus mystérieuses, va lever un peu le voile le 25 août prochain lors de la soirée qui lui sera dédiée. Sous le sable de François Ozon sera diffusé suivi d’un documentaire intitulé The Look : Charlotte Rampling. L’occasion d’en découvrir davantage sur une comédienne discrète. Mais avant d’en apprendre plus dans ce doc découpé en thématiques (Mise à nu, Age, Beauté, Mort…), Charlotte Rampling s’est confiée au magazine Télé Câble Sat.  C’est ainsi qu’elle s’exprime sur la jeune actrice qu’elle était à l’époque de Georgy Girl, un de ses premiers films : « Je regarde cette jeune fille avec beaucoup de tendresse car je la vois comme ma fille. Ce qui est marrant, c’est que je me souviens parfaitement de mon état d’esprit lors du tournage, cette envie de me dépasser, d’être libre, avec l’espoir que tout est possible ».Une envie extraordinaire en opposition à une enfance compliquée, notamment avec son arrivée en France à l’âge de 8 ans : « Des années très formatrices, néanmoins. Mon père, militaire muté en France, nous a inscrites, ma sœur et moi, dans une école catholique. Nous étions protestantes et ne parlions qu’anglais, cela a été très difficile. Je suis restée muette pendant des mois ! D’ailleurs nous n’avons que notre solitude dans la vie, plus vite on apprend à l’aimer, mieux c’est ».Et la solitude, l’actrice connait bien, surtout depuis le suicide de sa sœur en 1966 : « Oui, j’avais 20 ans quand ce drame est survenu. Tous mes points de repère ont changé. Ma sœur était morte et ma mère, très malade. Mon père m’a alors conseillée de partir. J’ai choisi l’Italie comme terre d’accueil où l’on m’a proposé des rôles plus sombres, ce que je désirais, inconsciemment du moins. Les damnés, d’abord, de Visconti. Puis, Portier de nuit, de Liliana Cavani. Des rôles extraordinaires qui ont fait parler ! ».En effet, des rôles importants et durs qui n’ont absolument pas effrayé la jeune et belle actrice qu’elle était alors : « A l’époque, je souffrais énormément et dès que je recevais un scénario avec un destin tragique, je me jetais dessus. Je partageais ma souffrance avec les personnages, je crois. Je n’ai jamais choisi de rôles faciles de toute façon. Je suis compliquée donc mes personnages le sont aussi ! Mais j’ai surtout fait de magnifiques rencontres comme François Ozon. Sous le sable a été très important pour moi. Il est arrivé à un moment où je ne savais pas si j’allais continuer le cinéma. Il a donc une place à part dans ma filmographie. Comme I, Anna que j’ai tourné sous la direction de mon fils, Barnaby Southcombe (NDLR – le film n’est pas encore sorti en France». Et bientôt, c’est dans l’ultime saison de Dexter que nous pourrons la découvrir dans le rôle d’une psychanalyste. Un rôle qui n’est pas arrivé à elle par hasard, sa réputation la précédant : « La production m’a dit qu’il n’y avait que moi pour jouer ce rôle, à cause de mon côté mystérieux. Ça me suivra toujours ! ».