Toutes les critiques de Tous les rêves du monde

Les critiques de Première

  1. Première
    par Christophe Narbonne

    Dans les années 90, Laurence Ferreira Barbosa s’imposait comme le chef de file du cinéma d’auteur national avec trois films (Les gens normaux n’ont rien d’exceptionnel, J’ai horreur de l’amour, La vie moderne) portant sur la société française, à travers des personnages en décalage, un regard à la fois généreux et inquiet. Les deux décennies suivantes furent plus discrètes pour celle qui revient aujourd’hui avec un nouveau portrait d’héroïne déphasée, une lycéenne amoureuse de patin à glace et de piano, persuadée que sa place est au Portugal, la patrie de ses parents. Pamela est barbosienne en diable : mal à l’aise dans son corps un peu rond, trop ceci, pas assez cela. Ce n’est qu’en étant confrontée à ses contradictions qu’elle parviendra peut-être à franchir un cap et à s’accepter. La réalisatrice excelle à dépeindre l’indécision, cet état un peu second où tout peut basculer. Elle est servie dans sa démarche par une jeune actrice au visage franc et lumineux, Pamela Constantino-Ramos.