Toutes les critiques de Sur les chemins noirs

Les critiques de Première

  1. Première
    par Théo Ribeton

    Les rôles tragiques de Jean Dujardin sont toujours un peu hantés par ses faits d’armes en comédie. Après OSS dans Novembre, ici c’est Le Daim qui nous encombre la tête, à le voir arpenter la montagne en solitaire, consignant son journal, les sourcils froncés. Sauf qu’ici pas de folie : on se prend très au sérieux. Dans la peau de Sylvain Tesson, traversant la France après avoir miraculeusement survécu à une défenestration alcoolisée, Dujardin en fait des tonnes sur le mode de “l’écrivain-aventurier” hemingwayen à cigares et regards noyés dans l’horizon, s’abandonne à des aphorismes de haute volée (“je pouvais enfin retrouver la seule fiancée qui ne déçoit jamais : la liberté”), cite Thoreau au coin du feu, éconduit poliment des bergères émoustillées par son érudition virile, bref, se la joue. Bonne nouvelle : on rit limite autant qu’avant.