Toutes les critiques de Sagan

Les critiques de Première

  1. Première
    par Veronique Le Bris

    Disons-le tout de suite: ce fameux point de vue, cette lecture personnelle ne sont pas le point fort de ce Sagan. Précisons même qu'ils arrivent bien trop tard pour être pertinents. Sans chercher des excuses à Diane Kurys, il faut savoir et admettre dès le départ que cette biographie a été écrite pour la télévision. Ne serait-ce que pour admirer la performance de Sylvie Testud, mais aussi celle des autres acteurs, ce Sagan vaut le déplacement.

Les critiques de la Presse

  1. Elle
    par Anne Diatkine

    Le film est une construction en flash-back, souvent portée par une voix off: celle de Sylvie Testud qui prend les intonations de Sagan pour faire entendre ses récits. C'est la bonne idée du film que de s'adosser complètement sur ses récits autobiographiques pour creuser son intimité et montrer son travail d'écrivaine.

  2. Paris Match
    par Alain Spira

    Sa futilité profonde, sa timidité extravertie, sa sexualité débridée, sa bohème snob et ses livres écrits à la sueur de son faux dilettantisme dessinent une personnalité hors norme que Sylvie Testud, stupéfiante, restitue avec un talent aussi insolant que son modèle. Si Diane Kurys signe ici une de ses meilleures réalisations, cela ne veut pas dire que son film n'appelait pas plus d'audace, de créativité et d'épaisseur. La folie douce de Sagan méritait la folie furieuse d'un cinéaste iconoclaste.

  3. Pariscope
    par Arno Gaillard

    Françoise Sagan a tout juste 18 ans quand elle écrit les premières lignes de « Bonjour tristesse ». Mais c’est à la fin de sa vie que nous la rencontrons avec Diane Kurys et son film qui nous permet de remonter le temps, balade tourmentée avec cet écrivain célèbre mais pourtant méconnu. Les amants, amantes et les amis sont-là, Guy Schoeller, Bernard Frank et Jacques Chazot, superbement interprété par Pierre Palmade. « Sagan » c’est le monde de l’édition, les bolides des années 50/60, les décennies du bonheur et de l’insouciance, suivies par celles de la politique et du voyage au bout de la drogue et de la solitude, tout cela sur une très belle musique signée Armand Amar. Sylvie Testud est habitée, comme envahie par son personnage. Du corps aux intonations de la voix, nous sommes bien là en présence d’une véritable réincarnation, il y a même quelque chose de la sorcellerie. Magnifique Sylvie Testud/Sagan confiant à la caméra: « La vie est une affaire de solitude ».

  4. Le JDD
    par Barbara Théate

    Sylvie Testud réussit à dépasser la simple imitation. Une performance qui fait oublier qu'on est devant un téléfilm qui a été gonflé pour le cinéma. Le rythme, l'image ne sont pas toujours à la hauteur. Mais l'émotion l'emporte.

  5. Fluctuat

    On préférerait ne jamais l'avoir vu ou rapidement l'oublier, ne rien dire à personne, se taire. «Un biopic sur françoise sagan ? Jamais entendu parler ». Trop tard, le mal est fait, c'est un massacre, c'est laid, anecdotique et parfaitement contraire à la géniale romancière.- Exprimez-vous sur le forum cinéma Dès le premier plan, on sait que ça commence mal. Plus grave, on comprend que le film ne va jamais démentir cette impression de départ et que l'on est parti pour plonger dans l'horreur durant deux longues heures interminables. Sagan reçoit en effet sans difficulté le grand prix de la pire ouverture et surtout de la plus grande défaite esthétique de tous les temps - qui est aussi celle du cinéma français. Pour s'en convaincre, un plan suffit : la photo est d'une laideur inimaginable, tout est gris, délavé, télévisé pour le pire. Douloureuse expérience cathodique d'où vient justement cet affreux biopic de la plus grande romancière française de la seconde moitié du XXème siècle. On nous dit pourtant que Luc Besson l'a tellement aimée, ce biopic, qu'il a voulu le distribuer en salles dans une version remontée. Mais imaginez : Téléfilm France 2, Europacorp, Diane Kurys (11 films en 30 ans, rien à garder) et Françoise Sagan, à la base il y a quelque chose d'incompatible. Le résultat est pire que ce qu'on craignait, toute critique positive de cette chose demande la plus grande méfiance car elle participe au triomphe du mauvais goût et de la vulgarité.Il y a pourtant tout dans ce biopic : les premiers succès littéraires, la nonchalance existentielle, la vivacité d'esprit d'une femme exceptionnelle éprise de liberté, l'argent qu'on claque, les casinos à Deauville, la maison en Normandie, les voitures de sport, l'insouciance, la tristesse, l'amour, la pudeur, la joie de vivre, la solitude, les médias, les soirées, l'alcool, la drogue, le fisc, les dettes, la mort ; et puis des noms : Jacques Chazot, Bernard Franck, Guy Schoeller, Peggy Roche, Robert Westhoff, Astrid, ses proches, ses amis, ses amants, ses maîtresses. Il y a tout et il n'y a rien ni personne, qu'un digest en accéléré taillé à coups d'ellipses, un bout à bout d'anecdotes piochées dans les grandes lignes du premier papier venu. Platitude, absence de mise en scène, de cadre, d'acteurs : Sylvie Testud dans une besogneuse interprétation mimétique où le travail se voit à chaque plan. Sagan qui ne faisait aucun compromis avec le mauvais goût est filmée sans la moindre élégance, sans le début d'un regard sur elle, et pire, sur son oeuvre. Kurys voudrait retrouver l'amour de la vitesse, la transparence, la pureté des affects, mais tout lui échappe, c'est effrayant, sinistre, vide, du journalisme à peine romancé.SaganDe Diane KurysAvec Sylvie Testud, Pierre Palmade, Lionel AbelanskiSortie en salles le 11 juin 2008Illus. © EuropaCorp Distribution - Exprimez-vous sur le forum cinéma- Lire le fil biopic sur le blog cinéma