Toutes les critiques de La Tisseuse

Les critiques de Première

  1. Première
    par Isabelle Danel

    Comme entravée par l’émotion, déjà amplement prise en charge par le scénario mélo, la mise en scène se fige dans une alternance de gros plans et de plans larges. De-ci de-là émergent des scènes à la violence tranquille qui, prenant l’usine comme toile de fond, racontent un monde sans pitié : un contremaître retirant d’une fiche de paie le temps de la pause déjeuner prise sur le lieu de travail, le tissu à fleurs colorées vomi par une machine gigantesque derrière laquelle on découvre un petit homme gris... Et puis, il y a Yu Nan, l’actrice fétiche
    du réalisateur, dont elle a tourné les quatre films. Elle compose une Li Li opaque, bouleversante.

Les critiques de la Presse

  1. Les Inrocks
    par Vincent Ostria

    Une œuvre juste et poignante mais sans débordement lacrymal. L’équilibre parfait en somme.

  2. Télérama
    par Pierre Murat

    Quelques instants de complicité effacent-ils le sentiment d'être passé à côté de sa vie ? Non, mais sur le visage de ses per­sonnages - qu'il observe avec affection -, Wang Quan An laisse deviner un apaisement possible : la certitude mélancolique d'avoir accepté le destin, à défaut de lui avoir résisté. Et d'avoir donné, dès lors, un sens à la fuite des jours...

  3. Chronic'art
    par Vincent Malausa

    De cette veine mélo-social en milieu ouvrier (avec sa scène de suicide manqué, sa scène de cigarette en plan-séquence, sa scène de pétage de plombs en boîte de nuit...), La Tisseuse se dégage peu à peu grâce à la délicatesse aiguisée de son écriture, un raffinement élevant sa petite normalité néoréaliste. Le scénario ne promet pas grand chose : les dernières semaines d’une jeune et jolie manutentionnaire (Yu Nan et son charme irréel) qui, apprenant qu’elle souffre d’une leucémie, tente de revoir une dernière fois l’amour de sa vie à Pékin, délaissant pour quelques jours fils et mari fidèle.

  4. StudioCiné Live
    par Xavier Leherpeur

    Entre les effets d'échelle et de composition du plan, ainsi que la sécheresse du montage, Wang filme dans sa complexité le rapport de force entre la machine et l'être humain.

  5. Le Monde
    par Thomas Sotinel

    Wang Quan'an utilise le vocabulaire du cinéma numérique (caméra frémissante, longs plans séquences, personnages perdus dans des espaces indéchiffrables) mais on le sent plus appliqué, moins à l'aise que lorsqu'il met en scène classiquement la vie quotidienne de Lily et des siens.