La horde

Au-delà des séquences gores plutôt réussies et de la réjouissante vulgarité des répliques, La Horde dresse donc un constat sombre, explorant la difficulté à nouer du lien (qu'il soit fraternel, professionnel ou amical) au sein d'une société violente. Comme dans toutes les réussites du genre, c'est à la lumière du sang et de la crasse que se révèlent les carences d'une civilisation, mais c'est par l'humour que la noirceur s'atténue...

La Horde est en effet un film ni fait ni à faire qui, sous prétexte de cibler un public captif (celui des ados et des geeks), oublie l’essentiel : raconter une histoire. Si la direction artistique tient la route, aucun personnage n’échappe aux stéréotypes. Aucun acteur n’est à sa place, hormis, peut-être, Yves Pignot, génial en papy flingueur. Aucun dialogue n’élève le débat. C’est cette absence de hauteur de vue (pourquoi situer l’action en banlieue pour dire quoi ?) qui est la plus préjudiciable.

(...) on perçoit dans la Horde une grande envie de faire mal. Banco pour la musique ! De s'affranchir. D'innover. Quitte à jeter ses crocs sur ces murs verticaux qui portent le cinéma.

Gardant toujours en tête sa thématique originelle, La Horde se révèle comme un film d'action résolument énergique, un ton peu usité dans la production hexagonale.

N'oubliant jamais son sujet initial, l'oeuvre tient ses promesses et garde sa touche hardcore tout du long, un constat que les plus fleur bleue risquent de détester.

Encore une fois, les intentions sont bonnes. Une nouvelle fois, nous applaudissons des deux mains cette prise de risque. Mais derechef, la déception prend le dessus. La Horde n'est donc qu'un Game-Shot dont on se lasse rapidement.

Comme Romero a marqué le genre, le politique sourdine en coin. La réalisation est efficace, nourrie de culture vidéoludique, donc assez impersonnelle, et on lui en sait gré : rien de pire que le metteur en scène qui veut se faire miroiter par des effets inutiles. Bonne série B brutale pour ceux qui aiment les émotions fortes. Mais rien de plus.

Une bonne idée, mal servie par la réalisation, brouillonne.

Les dialogues sont pauvres et orduriers, la mise en scène proche du jeu vidéo, les acteurs mauvais, mais les zombies bons. L'honneur est sauf.