Toutes les critiques de L'économie du couple

Les critiques de Première

  1. Première
    par Sylvestre Picard

    Marie et Boris, parents de jumelles, se séparent. Mais Boris veut la moitié de la valeur de la maison de Marie, qu'il a entièrement rénovée. Donc Boris squatte, malgré les crises.

    Le titre est trompeur : Joachim Lafosse ne cherche pas avec L'Economie du couple à théoriser, à exprimer une universalité sur la relation entre deux personnes. Après deux films qui partaient de faits divers (A perdre la raison, Les Chevaliers blancs) pour finalement raconter tout autre chose, Lafosse abandonne dans L'Economie du couple une narration classique et une structure début-milieu-fin, préférant laisser Bérénice Bejo et Cédric Kahn exprimer l'émotion écrasante de la fin de l'amour à l'aide de grands plans-séquences souples et pénétrants, shootés à la steadycam. Jamais dans l'hystérie, mais dans les silences humiliants, dans les non-dits et les petits gestes mesquins et tristes, les deux acteurs sont formidables de justesse et le climax déchirant au son de « Bella » de Maître Gims laisse sur le carreau.

    SP

  2. Première
    par Sylvestre Picard

    Marie et Boris, parents de jumelles, se séparent. Mais Boris veut la moitié de la valeur de la maison de Marie, qu'il a entièrement rénovée. Donc Boris squatte, malgré les crises.

    Le titre est trompeur : Joachim Lafosse ne cherche pas avec L'Economie du couple à théoriser, à exprimer une universalité sur la relation entre deux personnes. Après deux films qui partaient de faits divers (A perdre la raison, Les Chevaliers blancs) pour finalement raconter tout autre chose, Lafosse abandonne dans L'Economie du couple une narration classique et une structure début-milieu-fin, préférant laisser Bérénice Bejo et Cédric Kahn exprimer l'émotion écrasante de la fin de l'amour à l'aide de grands plans-séquences souples et pénétrants, shootés à la steadycam. Jamais dans l'hystérie, mais dans les silences humiliants, dans les non-dits et les petits gestes mesquins et tristes, les deux acteurs sont formidables de justesse et le climax déchirant au son de « Bella » de Maître Gims laisse sur le carreau.

    SP

Les critiques de la Presse

  1. Metronews
    par Marilyne Letertre

     C’est simple, bouleversant, universel. Et subtil : aucun des personnages n’est plus coupable ou détestable que l’autre.

  2. Télérama
    par Pierre Murat

    On est au-delà du mépris de Bardot dans le film de Godard. Et pas encore dans la haine d'Elizabeth Taylor dans Qui a peur de Virginia Woolf ? Dans un entre-deux que le réalisateur filme comme un chorégraphe : ses deux personnages vont, viennent, prisonniers d'un espace qu'ils ne peuvent quitter ni l'un ni l'autre. Et la caméra qui les suit, qui les frôle, presque, souligne leur errance désordonnée, répétitive, obsessionnelle. Comme en témoigne ce plan séquence magnifique — totalement inutile à l'action, donc magnifique — où elle, d'abord, lui, ensuite, traversent l'appartement pour se servir à boire et vont s'asseoir l'un derrière l'autre, silencieux, sans se comprendre, ni se déprendre. « Autrefois, dit celle que nul n'écoute, la mère de Marie (Marthe Keller), on savait réparer : les chaussettes, les frigos. Maintenant, dès qu'il y a un problème, on jette. Pareil dans le couple : plus de désir, on jette ! »

    Constamment fluide, aérienne, la mise en scène se fige brutalement lors des moments où le réalisateur semble compter, un à un, les coups qu'échangent ses personnages. Notamment lors de cet étrange dîner entre amis qu'a organisé Marie. Boris n'est pas ­invité, bien sûr, mais il survient, exactement comme elle l'avait — secrètement — prévu. Il s'incruste, alors, apparition indésirable qui semble jouir de la gêne que sa seule présence suscite. La référence à A nos amours est aveuglante et revendiquée. Maurice Pialat rôde toujours chez Joachim Lafosse, qu'il filme une femme amenée à l'infanticide (A perdre la raison), un ado philosophiquement et sexuellement initié par un trio pervers (Elève libre).Ou — tiens donc, déjà — un cul-de-sac familial, avec maison à vendre et père interdit de séjour (Nue propriété, avec Isabelle Huppert, en 2006)...

    A chaque fois, ce qu'il détaille, c'est la perte du libre arbitre chez un individu, lentement cerné par des forces qui l'entravent, puis le paralysent. Il s'agit alors de résister ou de se perdre. Comme tous les films du cinéaste, L'Economie du couple est un thriller moral. — Pierre Murat

  3. Le Figaro
    par Nathalie Simon

    Fort et juste.

  4. Le Monde
    par Thomas Sotinel

    On peut s’interroger sur l’intérêt qu’il y a à s’immerger dans une expérience aussi commune, si souvent filmée. Il ne s’agit pas ici de porter le trivial au sublime, mais d’attirer le regard sur un des mécanismes les plus communs à l’œuvre dans la fin des couples, l’inégalité économique. Cette ambition est satisfaite.
     

  5. Libération
    par Elisabeth Franck-Dumas

    Lafosse s’enlise dans sa chronique d’une interminable séparation.

  6. Le Monde
    par Jacques Mandelbaum

    Si l’on sent bien que Joachim Lafosse focalise son propos sur la question de l’argent pour en faire le symptôme d’une cause moins aisément assignable, on ne peut s’empêcher de regretter que cette cause ne puisse autrement s’approcher que sous la forme d’un règlement comptable.