Toutes les critiques de Agent Double

Les critiques de Première

  1. Première
    par Didier Roth-Bettoni

    Quand le cinéma d'espionnage est réduit à son épure, cela donne ça, ce film glacé, gris et totalement non spectaculaire, cet anti-James Bond au tempo lent, ce qui ne l'empêche pas d'être passionnant de bout en bout. La force paradoxale du film de Billy Ray tient à cette remise à plat des mécanismes de manipulation en tous sens qui sont l'essence même des services secrets en se concentrant sur la confrontation de deux personnages, le fascinant et minéral Robert Hanssen et le terne et efficace Eric O'Neill, jeune agent brillant chargé de le démasquer en devenant son assitant.

Les critiques de la Presse

  1. Le réalisateur se concentre sur le jeu de chat et de souris psychologique entre le jeune flic et cet agent double aux motivations complexes. La mise en scène, neutre, anti-spectaculaire, laisse la vedette à Chris Cooper, traits las et regard idéalement furtif, impressionnant dans le rôle. Si Agent double n'atteint pas la tension des Trois Jours du Condor, il réussit à tenir en haleine par son atmosphère « guerre froide » et sa photographie qui privilégie le gris... taupe.

  2. Le Monde
    par Jean-Luc Douin

    Cette plongée dans un univers fascinant recèle un côté documentaire, d'impeccables comédiens transforment l'"affaire" en un agréable divertissement. On s'étonnera juste de la présence, dans deux plans, d'une perche mal contrôlée par l'ingénieur du son. Un laisser-aller rarissime dans un film hollywoodien, et qui ne peut pas être considéré comme un clin d'œil au sujet traité.

  3. Paris Match
    par Christine Haas

    Le réalisateur Billy Ray colle à la réalité des faits pour mettre en scène ce double jeu d'espion dans lequel il installe un formidable suspense hitchcockien. Dans le décor sinistre de Washington D.C. en hiver et dans l'ambiance tendue d'une superopération d'infiltration, le cinéaste brosse le portrait de deux personnages en miroir, tous deux vivant dans le mensonge, l'un au service de son pays, l'autre dans la trahison. Cette mise à nu est captivante de bout en bout.

  4. Pariscope
    par Virginie Gaucher

    Très peu de suspense puisque l’histoire, inspirée de la vraie trahison de l’agent Robert Hanssen, commence par la fin, et pas plus de scènes d’action. Le réalisateur s’attache ici à la confrontation psychologique de deux hommes, chacun à sa façon étant un agent double. Ils sont remarquablement interprétés : Chris Cooper reste jusqu’au bout énigmatique et complexe, un homme austère, catholique pratiquant et amateur de porno, dont on ne saura jamais pourquoi il a trahi, et Ryan Phillips, jeune bleu désarçonné, fasciné par la personnalité et le charisme de l’aîné mais sûr de sa mission. Filmée classiquement, une histoire de séduction, de manipulation et de mensonge à travers une relation père/fils parfois troublante.

  5. Elle
    par Françoise Delbecq

    Si le combat auquel se livrent le poids plume et le poids lourd semble à priori inégal, la finesse d'esprit et la patience seront les seules armes valables popur piéger l'autre. Hélàs, la mise en scène classique de Billy Ray et le manque de rebondissements brident ce film d'espionnage.