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A l’occasion de sa restauration en 4K, le réalisateur Russell Mulcahy et Christophe Lambert sont revenus sur le tournage mouvementé de Highlander.

Mise à jour du 27 juillet 2017 : Arte rediffusera ce soir Highlander, le film culte sorti en 1986. L'occasion de (re)découvrir ses meilleures anecdotes, partagées l'an dernier par son réalisateur et sa star, dans le cadre de la ressortie du long métrage en version restaurée.

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Actualité du 22 juillet 2016 : Alors que Highlander est ressorti le 11 juillet en version restaurée (mais uniquement au Royaume-Uni) pour ses 30 ans, le Guardian a eu la bonne idée de solliciter son réalisateur, Russell Mulcahy, et la star du film, Christophe Lambert, pour revenir sur la conception folklorique de ce film de SF devenu culte après son échec en salles. L’occasion d’apprendre qu’il y avait pas mal d’alcool sur ce tournage marqué par les contraintes budgétaires.

"Bois ça, gamin !"

"Beaucoup de noms ont été évoqués pour le rôle de Connor MacLeod", se souvient Mulcahy. "Je feuilletais un magazine et je suis tombé sur une photo de Christopher Lambert dans Greystoke. J’ai dit : ‘c’est lui qu’il nous faut !’. Ses yeux avaient une qualité intemporelle. Le fait qu’il ne parle pas anglais importait peu. Donc on s’est retrouvé avec un Français jouant un Ecossais, et Sean Connery qui jouait un Hispano-Egyptien immortel chargé de l’entrainer. On ne s’est pas embêtés à changer l’accent de Sean, c’était Sean Connery !"

"On a tourné très vite, en Ecosse, à Londres et à New-York. On n'avait que 13 millions de budget donc on a tourné en mode guérilla. Sean avait ramené une bouteille de scotch fait maison qu’un ami lui avait donnée. Il m’a dit : ‘bois ça gamin’. Ça m’a déchiré la tête."

Mulcahy raconte également comment il a profité de sa connaissance du théâtre pour pallier le manque de moyens, à une époque où on ne pouvait pas se reposer sur les effets spéciaux. Pour créer des étincelles lors des combats, la production avait par exemple attaché des batteries de voiture aux jambes des acteurs. Mais les épées chauffaient trop et cette combine a dû être abandonnée au bout de trois prises.

Autre truc : lors du combat entre Ramirez (Sean Connery) et Kurgan (Clancy Brown), "ils montent des marches et un mur se brise et tombe. On a fait ça en attachant du fil de pêche à chaque pierre. On comptait jusque à trois et les gars tiraient pour faire tomber les rochers. Le ciel derrière est une toile de fonte peinte, comme on en utilise à l’opéra. C’était une prise ou rien, ça nous aurait pris la journée pour tout remettre en place."

Ancien réalisateur de clips, Mulcahy a aussi profité de ses contacts pour convaincre Queen de participer au score du film. "On leur a donné un montage de 20 minutes et ça les a impressionnés. On s’attendait à ce qu’ils ne fassent qu’une chanson, mais ils ont insisté pour en écrire une chacun. Freddie Mercury a fait 'Princes of the Universe', Brian May 'Who Wants to Live Forever' et Roger Taylor 'It’s a Kind of Magic'".

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Mulcahy estime également que l’échec du film aux Etats-Unis est en partie dû à l’affiche du film, "un des pires posters de tous les temps", juge-t-il, et on ne lui donne pas tort (voir ci-dessous).

"Par contre à la première française, il y avait des affiches géantes de Sean et Christophe sur tous les Champs-Elysées et les gens sont devenus fous. C’est devenu un carton en Europe."

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Et Christophe Lambert dans tout ça ? L’acteur français se souvient avoir bossé dur pour préparer le rôle ("quatre heures à travailler mon accent le matin, quatre heures de combat à l’épée l’après-midi") et confirme que ça picolait pas mal sur le tournage.

"Je m’entraînais avec Bob Anderson, qui avait été la doublure de Dark Vador. Je ne vois que de près et j’étais très nerveux. On a commencé avec des épées en plastique, puis en bois, en aluminium, en acier léger et enfin en acier lourd. Quand tu te loupes avec de l’acier lourd, ça peut faire des dégâts. Il faut s’entraîner, énormément."

"C’était la première fois que j’allais en Ecosse. Les gens de l’assurance avaient totalement interdit l’alcool sur le tournage, mais essayez d’appliquer ça là-bas et on vous tire dessus. Je ne dis pas que les Ecossais boivent tout le temps, mais quand ils boivent, ils boivent. Ce n’est pas une gorgée de vin, plutôt un quart de bouteille de scotch. Il y avait 1000 figurants pour les scènes de bataille et ils y sont allés pour de vrai. Après chaque prise on entendait crier : ‘Docteur !’, ‘Infirmière !’."

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La bande-annonce de Highlander restauré en 4K :