Joker : Todd Phillips encore énervé par les discours anti-violence contre son film

Pour le réalisateur, "tout le monde veut parler de l’étincelle, mais pas de la poudre."

Après le Lion d’or de Venise, Joker a reçu ses nominations pour les Golden Globes (Meilleurs film, réalisateur, acteur dans un drame pour Joaquin Phoenix, ainsi que Meilleure musique originale). Et alors que les sélections pour la cérémonie des Oscars approchent, le scénario a été dévoilé par Todd Phillips. Et le réalisateur n’a pas fini de faire campagne pour son film. Son principal obstacle sur son chemin ? Toujours le même, celui de la brutalité vue dans son long-métrage, que certains spectateurs voient comme un encouragement au passage à l'acte.

L’origine d’une telle crainte provient en grande partie d’une attaque dans un cinéma de la ville d’Aurora, aux États-Unis. En 2012, lors de la projection de The Dark Knight Rises, un homme ouvrait le feu sur le public, tuant douze personnes. Un traumatisme que les familles des victimes ont refusé de revivre, quitte à demander à Warner Bros. de censurer leur film ou d’au moins augmenter la sécurité dans les salles diffusant l’œuvre. Face aux accusations, la société de production et son réalisateur avaient refusé de donner du crédit à l’association des victimes, arguant alors (via Deadline) que "ni ce Joker fictif, ni le film, ne sont une approbation de la violence dans le monde réel, quelle qu’elle soit. Ce n’est pas l’intention de l’œuvre, des cinéastes ou du studio de faire de ce personnage un héros." De son côté, Joaquin Phoenix s’était emporté durant une interview du Telegraph, menaçant de partir prématurément si le journaliste insistait sur la question.

Et à présent que les listes des meilleurs films de l’année et que les cérémonies de remises de prix commencent à présenter nominations et distinctions, Todd Phillips tient encore à se défendre sur le sujet. Lors d’une table ronde dont les propos ont été rapportés par The Hollywood Reporter, le réalisateur s’est agacé de la controverse touchant son long-métrage : "Je n’accroche tout simplement pas à ces conneries des médias, quand ils choisissent un film de temps en temps et déclarent des choses à son propos qui sont fausses. […] On a fait un film qui parle de traumatismes d’enfance, de la perte de compassion et du manque d’amour dans la vie d’une personne, et tout ce que ça implique. Mais tout le monde veut parler de l’étincelle et pas de la poudre. Pourtant le film concerne surtout la poudre, et comment les choses en arrivent à dégénérer."

Après avoir réalisé des scores effarants au box-office et être entré dans le cercle très restreint des longs-métrages ayant dépassé le milliard de dollars dans le monde, Joker apparaît déjà dans les premières shortlists pour les Oscars. À savoir les catégories Meilleure musique originale et Meilleur maquillage. Les nominations définitives seront annoncées le 13 janvier 2020.