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Coup de théâtre ce matin : Lance Armstrong a tiré un trait sur son palmarès. Sept fois champion du tour de France, il a annoncé vouloir mettre un terme au bras de fer qui l'oppose à l'USADA, l'agence antidopage américaine. Il perd ainsi tous ses titres (lire plus de détails ici).Suite à cette annonce, Deadline a consacré un long article à cette figure du sport, revenant sur la genèse de son biopic. En 2006, Frank Marshall et Kathleen Kennedy (le couple de producteurs américains qui a produit la plupart des films de Steven Spielberg) veulent adapter Il n'y a pas que le vélo dans la vie, l'autobiographie de Lance Armstrong, écrite avec l'aide de Sally Jenkins en 2000. Un ouvrage publié peu après le Tour de France de 1999, qui avait offert sa première victoire au coureur. Le film revient sur cette course, mais aussi sur le cancer qu'a combattu Armstrong en 1996, sur son enfance, sa première carrière (avant de se lancer dans le cyclisme, il était déjà sportif, concourant pour le triathlon), sa famille et ses ambitions.Il y a six ans, le film était sur le point de se faire, Frank Marshall voulant même le réaliser. De nombreux acteurs tournaient autour du projet, de Matt Damon à Matthew McConaughey en passant par Jake Gyllenhaal. C'est ce dernier qui voulait le plus incarner le champion. Il l'a même rencontré plusieurs fois à cette époque et s'est entraîné à ses côtés pour perfectionner ses talents de cycliste. La preuve en image :Pourtant, le projet n'a cessé d'être repoussé, notamment à cause des accusations de dopage qui pesaient sur Armstrong. Frank Marshall, qui tenait véritablement à ce biopic, n'a cessé de défendre le coureur. En 2006, il expliquait ainsi au micro de MTV : "Le dopage, ce ne sera pas un sujet du film. Le livre Il n'y a pas que le vélo dans la vie s'arrête après sa première victoire et il n'en parle pas. Je ne traiterai donc pas de ce sujet, et de toute façon, je n'y crois pas".Difficile d'imaginer à présent un biopic sur Lance Armstrong sans aborder cette question. Même si sa décision d'abandonner le combat contre l'agence américaine antidopage n'est pas en soi une confirmation de la part de la star, elle est perçue comme telle par beaucoup. Notamment par le président de l'agence mondiale antidopage (AMA), John Fahey, qui n'a pas caché sa déception face à cette nouvelle : "J'aurais aimé que les accusations, les insinuations, les rumeurs qui courent depuis des années soient examinées par un tribunal en audience publique dans le cadre d'une procédure juste, quelle qu'en soit l'issue, pour que le monde entier connaisse les faits.", ajoutant que ce geste ne pouvait être compris que comme un aveu de culpabilité : "Il ne peut y avoir d'autre interprétation".Pour Deadline, ce coup de théâtre serait justement une bonne occasion de relancer un projet de biopic : "Il est temps de ressusciter le film avec un angle différent", conclut l'article, qui met en avant le fait que cette fin de carrière chaotique apporte un point de vue intéressant sur sa vie, et qu'il serait dommage de se contenter seulement d'un film s'arrêtant au début des années 2000. Quitte à perdre les -gros- producteurs à l'origine du projet ?