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Les critiques de Première

  1. Première
    par Christophe Narbonne

    Quiconque connaît les spectacles hystérico-bordéliques de Vincent Macaigne sera en terrain connu devant le premier long métrage de l’intéressé, chronique d’un retour sur leurs terres natales d’un frère et de sa sœur “bien nés” qui retrouvent leurs amis d’enfance, ravagés par l’aigreur et la rancune. Le format de l’image est carré comme pour mieux emprisonner les personnages dans leurs névroses et souligner l’origine théâtrale du projet, lointaine adaptation de La Cerisaie de Tchekhov. On s’engueule fort lors de longs plans séquences fixes qui évoquent la lutte des classes de façon ambiguë puisque le prolo rêve de s’élever socialement en rachetant et en lotissant les terres de l’aristo, garant d’un certain art de vivre français. Macaigne renvoie dos à dos les gagne-petit médiocres et les nantis suffisants, les écolos idéalistes et les bâtisseurs cyniques. C’est un film à rebrousse-poil, mal embouché et malpoli, qui irrite plus qu’il ne convainc à cause de sa noirceur irrémédiable, de son hystérie congénitale et de son interprétation flottante – et en dépit de sa sincérité.