Toutes les critiques de Marie-Francine

Les critiques de Première

  1. Première
    par Christophe Narbonne

    Retour aux fondamentaux pour Valérie Lemercier, quatre ans après l’échec de 100% Cachemire.

    Valérie Lemercier nous confiait dans le dernier numéro de Première que la réception assassine de 100% Cachemire l’avait traumatisée. Cette comédie aussi acide que grave (elle jouait une femme refusant obstinément la maternité) était sans doute trop sérieuse pour son public, pourtant habitué à son humour et à sa personnalité profondément décalés. Se serait-elle juré qu’on ne l’y reprendrait plus ? Avec Marie-Francine, la comédienne et réalisatrice ne prend en tout cas aucun risque. Elle s’est écrit un personnage sur mesure de grande bourgeoise en pleine déconfiture, forcée d’aller vivre chez papa-maman après une séparation d’avec son mari infidèle et la perte de son emploi. Tanguy meets Retour chez ma mère.

    Sur des rails

    La parabole est évidente : Marie-Francine qui rentre au bercail en traînant les pieds, c’est Lemercier qui refait du Chatiliez en mode aristo pompette, soit précisément là où on l’attend. Val is back, toujours aussi à l’ouest, toujours aussi prompte à pasticher un milieu qu’elle connaît bien avec ses personnages de snobs distants et conservateurs, ses manières mondaines et son esprit de sérieux. On rigole parfois, un peu par réflexe (de classe), un peu par fidélité à Lemercier qui fait le show avec son sens de l’autodérision habituelle. Puis, le doux ronronnement, pas désagréable, se fait ronflement lorsque Marie-Francine rencontre un cuistot prolo joué par Patrick Timsit à qui elle cache sa condition. La rencontre potentiellement explosive entre les deux meilleures gâchettes comiques des 90’s est hélas gâchée par la volonté de Lemercier de privilégier l’efficacité de la romcom à l’ambiguïté de la satire sociale. Le film ne s’en relèvera pas, ce qui n’est pas fait pour nous réjouir. On souhaite même à Val de renouer avec le succès pour aller vers des projets plus fous et conformes à sa causticité nimbée de mélancolie tenace.