Toutes les critiques de Ici on noie les Algériens

Les critiques de Première

  1. Première
    par Isabelle Danel

    Pour évoquer ce tragique épisode encore tabou, Yasmina Adi donne la parole aux survivants, manifestants et témoins. Ils racontent l’impensable violence et le silence des autorités, sur fond de documents inédits et confondants. Cinquante ans après, un pan de notre histoire enfin révélé. Avec force.

Les critiques de la Presse

  1. A voir à lire
    par Virgile Dumez

    Rompue à l’exercice, la documentariste Yasmina Adi a déjà réalisé pour la télévision un excellent L’autre 8 mai 1945 - Aux origines de la guerre d’Algérie qui rappelait la répression menée par la France le jour même de la victoire pour contrer les volontés indépendantistes du peuple algérien. Elle se penche cette fois-ci avec talent sur l’épisode de 1961 et le résultat final fait froid dans le dos. Utilisant avec raison des sources officielles (émissions radiophoniques et coupures d’une presse sous contrôle) qu’elle confronte aux témoignages de gens ayant vécu l’événement, elle dresse un état des lieux glaçant de la France d’alors. Si les témoignages des femmes des victimes étaient indispensables, on est davantage séduit par les points de vue des anciens manifestants eux-mêmes, ainsi que ceux des médecins français qui ont accueilli les blessés dans les hôpitaux. On est également surpris par l’ampleur de la répression menée plusieurs jours après la manifestation. Ainsi, le maintien en détention de milliers de personnes dans le Palais des Sports réquisitionné pour l’occasion nous rappelle immédiatement l’épisode de la rafle du Vel’d’Hiv’, autre heure sombre de l’histoire de la police française. Et que dire des expulsions menées tambour battant si ce n’est qu’elles nous font songer aux charters de clandestins qui partent encore de nos jours.
    Chronique du racisme le plus abject, Ici on noie les Algériens est tout simplement un documentaire indispensable.

  2. Fluctuat
    par Eric Vernay

    La réalisatrice n'a pas pour but d'accabler les Français. Ici, pas de voix off professorale, mais une confrontation permanente, dialectique, entre archives officielles et témoignages d'aujourd'hui. Le film n'hésite par à relater le courage modeste d'un « résistant » qui laissa filer les femmes franco-algériennes, retenues sans raison sur ordre de l'Etat à l'Hôpital psychiatrique de Saint-Anne. Non, l'objectif de ce documentaire édifiant est militant : rappeler la vérité des faits - 11 000 arrestations, des dizaines de morts assassinés - pour souligner les manquements scandaleux de l'Etat français, qui a couvert les « imperméables » (surnom donné aux policiers) en les amnistiant, et qui à ce jour, n'a toujours pas reconnu les meurtres de cette funeste période. En 2012, l'Algérie fêtera les 50 ans de son indépendance : une bonne occasion pour la France de mettre de l'ordre dans ses souvenirs, et sa conscience.

  3. StudioCiné Live
    par Sophie Benamon

    (...) cette enquête approfondie à le mérite d'exister et devrait être utilisée par les profs d'histoire.