Bizarre

Ce long métrage porte bien son nom : entre nudie, film queer et "documenteur", il est animé par une volonté, sinon de choquer, au moins d’intriguer. Située principalement dans un bar burlesque, l’action suit un Frenchie recueilli par deux amazones et aimé par un garçon. Dommage que le plaisir de la transgression prenne le pas sur les intentions et l’intelligibilité.

Si le scénario flotte parfois, la mise en scène capte et restitue la sensualité virale, fiévreuse et désespérée de ce conte initiatique.

Voici un petit film sensuel, pointilliste, arty mais pas trop.

Ce que filme Etienne Faure, avec une délicatesse parfois très brouillonne, c’est la cohabitation des êtres à la marge (...) Malheureusement, la mise en scène colle parfois trop à l’esprit foutraque de son lieu d’ancrage et s’égare dans des ellipses.

Véritable book arty d’une jeunesse rebelle intemporelle, à l’épiderme sensible, de celles qui auraient pu séduire Gregg Araki (quoique pas assez pop) ou Larry Clark, "Bizarre" est un objet de curiosité qui mérite quelques attentions, même s’il ne déchaîne pas vraiment les passions.

Restent les numéros hallucinants (et réels) de ce cabaret sauvage qui sert de cadre au récit, trop mal filmés pour qu’on puisse toutefois y voir clair.