Toutes les critiques de Alex, le destin d'un roi

Les critiques de Première

  1. Première
    par Gael Golhen

    Attack the Block avait montré l’horizon esthétique de Joe Cornish : les productions Amblin mais remixées pour la génération hip-hop ; du spectaculaire et un émerveillement candide ; une passion pour les mythes (pop ou plus anciens) réinventés à travers un univers de gamers et de souvenirs cinéphiles. C’est le cas une fois de plus avec ce nouveau film qui ressemble d’ailleurs à un fantasme d’ado. Alex est un collégien de 12 ans qui se fait un peu martyriser par les élèves de sa classe. Un jour, il tombe sur une épée magique qu’il extraie d’un bloc de béton. Il vient de réveiller la fée Morgane qui n’a qu’une idée en tête : transformer le Royaume-Uni en un territoire sans leader et un pays divisé. Pour l’en empêcher, il s’embarque dans une aventure qui l’emmènera jusqu’à Tintagel, où il croisera en chemin un Merlin qui peut prendre l’apparence d’une vieille chouette, d’un vieux punk ou d’un Apollon adolescent ; deux voyous qui vont se transformer en chevaliers ; une armée de squelettes aux yeux de lave et aux épées menaçantes, et finalement une table ronde...

    UN CHARME FOU
    Tout cela ne fait pas toujours sens, même si on y applique les vieilles grilles structuralistes. On parlait d’Amblin : si le film n’arrive pas tout à fait à la hauteur de son modèle, il s’y déploie un souffle, une énergie et une volonté de faire du cinoche qu’on n’avait pas vus depuis longtemps et qui emportent toutes les réserves. Certes, les personnages ne sont pas toujours bien développés ; certes, la relecture moderne de la geste arthurienne est parfois caricaturale. Mais le terrain de jeu inventé par le cinéaste est tellement libre, tellement bordélique et tellement joyeux qu’on a envie de plonger la tête la première. Et surtout, les jeunes héros sont tous incarnés avec un charme fou. Il faut voir la performance du jeune Louis Serkis ou la manière dont Patrick Stewart semble s’éclater dans la peau du magicien barbu. Alex, le destin d’un roi n’est peut-être pas parfait, mais il est toujours sauvé par sa modestie, son hallucinante puissance de créativité et cette conviction que sauver le monde ne nécessite pas toujours de résoudre tous les problèmes.