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Que sont-ils devenus les champions de bobsleigh jamaïcains de Rasta Rockett, diffusé ce soir sur W9?

L'histoire des Jeux Olympiques est rarement tendre avec ceux qui ne décrochent pas de médaille... hormis quand les athlètes en question deviennent des losers magnifiques. Prochainement en salles, Eddie the Eagle reviendra par exemple sur le premier britannique à avoir pris part à l'épreuve de saut à skis aux JO d'hiver à Calgary en 1988.

Mais avant lui, il y eut un précédent encore plus célèbre : celui de l'équipe de bobsleigh jamaïcaine, qui marqua lui aussi l'histoire du sport lors de la même Olympiade. L'histoire rocambolesque de ces quatre Jamaïcains emmenés par un ancien sprinter du 100 mètres a surtout inspiré un film, Rasta Rockett de Jon Turtletaub, sorti dans les salles françaises en avril 1994. Bien que s'inspirant lointainement de l'histoire vraie du quatuor, le film resta fidèle à l'esprit qui entoura la participation de l'équipe jamaïcaine aux JO, reprenant même les images officielles télévisées de leur descente.

Feel-good story porté par la reprise restée célèbre d'I Can See Clearly Now par Jimmy Cliff (l'originale est signée Johnny Nash), qui fit son chemin jusqu'à la première place du Top 50, Rasta Rockett fut un énorme succès en salles, ses recettes (155 millions de dollars) multipliant par onze son budget initial de 14 millions. En France aussi, l'histoire des bobeurs jamaïcains trouva sonPl public puisque avec plus de 2,5 millions d'entrées, le film termina au onzième rang du box-office de l'année 1994 devant entre autres Speed, La cité de la peur ou True Lies.

Plus de vingt ans après, si le souvenir de cette feel-good story pour la beauté du sport reste vivace, ses interprètes, eux, ont été un peu oubliés

Leon Robinson

Si Leon Robinson a déjà derrière lui près une dizaine d'années de carrière au cinéma derrière lui à la sortie de Rasta Rockett, le public se souvient avant tout de lui pour avoir incarné la figure du saint pleureur dans le clip de Like a Prayer de Madonna en 1989. Rasta Rockett marque la période la plus faste de sa carrière au cinéma puisqu'il enchaîne dans la foulée en incarnant un des hommes de mains de John Lithgow face à Sylvester Stallone dans Cliffhanger, puis en tenant le rôle-titre d'Above the Rim, un film de basket-ball indé où il donne la réplique à Tupac Shakur, Marlon Wayans et Bernie Mac, qui connaît un petit succès.

C'est ensuite à la télévision qu'il s'illustrera le plus : il décroche une nomination à l'Emmy Award pour son interprétation de Little Richard dans un téléfilm pour HBO en 2001 et pris également part à la saison 1 d'Oz, où il incarne Jefferson Keane, le leader du clan des Homeboys. Depuis quelques années, il se tourne davantage vers le théâtre et la musique.

Doug E. Doug

Formé sur les scènes de stand-up, Doug E. Doug n'est à la sortie de Rasta Rocket qu'un acteur cantonné aux apparitions furtives, notamment chez Spike Lee puisqu'il apparaît au générique de Mo' Better Blues et Jungle Fever. Le succès du film de Jon Turtletaub lui permet de décrocher le rôle dans une sitcom, Where I Live, qui ne dure que deux saisons. Suffisant pour taper dans l'oeil d'un certain Bill Cosby, qui lui offre l'un des rôles principaux de sa sitcom Cosby, qui durera en tout quatre saisons sur CBS. Depuis, on a pu le voir au casting d'Arac Attack aux côtés de Scarlett Johansson ou en tant que doubleur de Bernie, une des deux méduses de Gang de requins. Il est depuis retourné sur les scènes de stand-up.

Rawle D. Lewis

Le stand-up, c'est de là aussi dont vient Rawle D. Lewis, qui incarne Junior Bevil dans Rasta Rockett. Un rôle qui ne lui a pas vraiment servi de tremplin puisque sa filmographie est la plus maigre du quatuor. Pas grand chose à signaler en effet hormis des courtes apparitions dans Spy Hard avec Leslie Nielsen et K-PAX avec Kevin Spacey, se concentrant davantage sur sa carrière dans le stand-up.

Malik Yoba

S'il compte quelques petits rôles dans Smoke ou Cop Land, Malik Yoba s'est rapidement tourné vers la télévision, décrochant dès l'année 1994 le premier rôle de la série New York Undercover, création de Dick Wolf et spin-off de New York, police judiciaire, annulé après trois saisons. Depuis, l'acteur est un visage connu et apprécié du petit écran, que ce soit en tant qu'acteur récurrent (Revolution, Alphas) ou invité (Arrested Development, Justified, Person of Interet, The Good Wife). Il est récemment revenu sous le feu des projecteurs grâce à la série Empire, le carton d'audiences signé Lee Daniels, dans lequel il incarne Vernon Turner, l'ami d'enfance de Lucious Lyon (Terrence Howard) et président du label Empire Entertainment.

John Candy

Un mot enfin pour évoquer le "cinquième Rasta Rockett", celui qui incarne Irvin Blitzer, double champion olympique de bobsleigh et coach de l'équipe, qui est quant à lui un personnage purement fictif. Lors de la sortie de Rasta Rockett en salles, la réputation de John Candy n'est déjà plus à faire. Le comédien canadien, grand ami de son compatriote Dan Aykroyd, a déjà accumulé bon nombre de succès et de performances célèbres, généralement en tant que second rôle (1941, Les Blues Brothers, Splash, La folle histoire de l'espace, Maman j'ai raté l'avion), mais aussi avec ses deux grands succès chez John Hughes, Un ticket pour deux et Uncle Buck.

Mais si Rasta Rockett est l'un des plus gros succès de la filmographie de John Candy, c'est aussi un rôle symbolique puisque le film est le dernier sorti de son vivant. Quelques mois plus tard, John Candy est terrassé par une crise cardiaque sur le tournage de Pionniers malgré eux et meurt prématurément à l'âge de 43 ans. Il aurait notamment dû à l'époque doubler dans Pocahontas le dindon Redfeather, qui fut retiré du montage final en son hommage.

L'histoire de Rasta Rockett : Comment une équipe de la Jamaïque, après de multiples aventures, va disputer l'épreuve de bob à quatre aux Jeux olympiques d'hiver de Calgary.


Rasta Rockett est diffusé ce soir 20h55 à W9.