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Passage du Désir : Muriel Robin : "Pour ce rôle, j’ai pris six kilos !"

Lola Jost, ex-commissaire, et Ingrid Diesel, sublime masseuse, sont voisines. Elles forment un duo de choc pour trouver le coupable d?un crime sordide. Muriel Robin, héroïne de ce téléfilm, <strong>Passage du Désir</strong>, diffusé ce soir à 20h35 sur <strong>France 2</strong>, passe aux aveux pour Télé 7 jours.&nbsp;<strong>Vous voilà pour la première fois dans la peau d?un flic? pas vraiment comme les autres. Est-ce ce qui vous a séduit ? </strong>C?est une sacrée nana cette Lola. Commissaire à la retraite, elle fume, elle boit, elle mange, elle fait des puzzles. Elle a cette espèce de force tranquille des femmes qui ont de la bouteille. Il n?y en a plus beaucoup des comme ça. Je ne voulais pas en faire une caricature de flic, du genre "mais où étiez-vous dimanche ?"<strong>Son physique, pas forcément avantageux, et sa nature décomplexée vous ont-ils servi pour l?incarner ?</strong>Oui, même si c?était compliqué ! Pour jouer Lola, j?ai abandonné ma couleur blonde, enfilé une veste d?homme et un tee-shirt difforme. Comme je la sentais "épaisse", j?ai pris six kilos. C?est un personnage contemporain, nous avons le même âge. Du coup ça m?a renvoyé une ancienne image de moi, avant que je retrouve la ligne. C?est très dur, quand on a réglé ses problèmes de poids, de replonger ! Même pour un rôle?<strong>La force de Passage du désir ne réside-t-elle pas dans le tandem que Lola forme avec sa jeune voisine Ingrid Diesel (Fatou N'Diaye) ?</strong>J?ai aimé ce couple. Contre toute attente, Ingrid, cette gamine, va réveiller Lola, l?endormie. Elle est comme un chiot fou à côté d?un nounours. Lola a quelque chose de maternel et de rassurant pour Ingrid, un peu comme moi, qui suis une vraie "couveuse".<strong>Ce film est un joli tableau du Paris populaire?</strong>Nous avons vraiment tourné Passage du Désir dans le 10ème arrondissement. Quand je suis arrivée à Paris, il y a 34 ans, j?habitais même le quartier. C?est très vivant, comme le film qui a, je trouve, un univers et un ton originaux.<strong>Avez-vous le sentiment d?avoir gagné vos galons de comédienne à la télévision et au cinéma ?</strong>J?ai fait le Conservatoire. Je suis comédienne. Mais j?ai perdu le cinéma en route. On m?y voit peu et la plupart de mes films n?ont pas été des succès. Comme je n?ai plus 20 ans? ni 30, ni 40, ni 50 d?ailleurs (rires), ça me semble compromis. C?est un vrai chagrin.<strong>La révélation de votre homosexualité aurait-elle changé le regard des réalisateurs ?</strong>Cette question m?effleure parfois. Ce serait grave. Si c?est le cas, je ne le saurai jamais. Il y a un endroit où ça coince. Je ne vois pas où. Le public m?aime. Je ne suis ni trop belle, ni trop moche, un peu comme la bonne copine à qui l?on peut s?identifier.<strong>Vous avez opéré une véritable mue. Vous semblez apaisée...</strong>Je me sens en paix. C?est plus facile de faire tourner celle que je suis aujourd?hui que celle qui cartonnait en faisant du one woman show !<strong>Peut-on vous imaginer derrière une caméra ou remonter seule en scène ?</strong>J?y réfléchis. C?est pour ça que je suis debout chaque jour à cinq heures du matin ! Je voudrais ne pas me tromper. Décider seule, c?est lourd. J?aimerais qu?on me prenne par la main, qu?on m?emmène.Emmanuelle Touraine du magazine Télé 7 jours&nbsp;?

Lola Jost, ex-commissaire, et Ingrid Diesel, sublime masseuse, sont voisines. Elles forment un duo de choc pour trouver le coupable d’un crime sordide. Muriel Robin, héroîne de ce téléfilm, Passage du Désir, diffusé ce soir à 20h35 sur France 2, passe aux aveux pour Télé 7 jours. Vous voilà pour la première fois dans la peau d’un flic… pas vraiment comme les autres. Est-ce ce qui vous a séduit ? C’est une sacrée nana cette Lola. Commissaire à la retraite, elle fume, elle boit, elle mange, elle fait des puzzles. Elle a cette espèce de force tranquille des femmes qui ont de la bouteille. Il n’y en a plus beaucoup des comme ça. Je ne voulais pas en faire une caricature de flic, du genre "mais où étiez-vous dimanche ?"Son physique, pas forcément avantageux, et sa nature décomplexée vous ont-ils servi pour l’incarner ?Oui, même si c’était compliqué ! Pour jouer Lola, j’ai abandonné ma couleur blonde, enfilé une veste d’homme et un tee-shirt difforme. Comme je la sentais "épaisse", j’ai pris six kilos. C’est un personnage contemporain, nous avons le même âge. Du coup ça m’a renvoyé une ancienne image de moi, avant que je retrouve la ligne. C’est très dur, quand on a réglé ses problèmes de poids, de replonger ! Même pour un rôle…La force de Passage du désir ne réside-t-elle pas dans le tandem que Lola forme avec sa jeune voisine Ingrid Diesel (Fatou N'Diaye) ?J’ai aimé ce couple. Contre toute attente, Ingrid, cette gamine, va réveiller Lola, l’endormie. Elle est comme un chiot fou à côté d’un nounours. Lola a quelque chose de maternel et de rassurant pour Ingrid, un peu comme moi, qui suis une vraie "couveuse".Ce film est un joli tableau du Paris populaire…Nous avons vraiment tourné Passage du Désir dans le 10ème arrondissement. Quand je suis arrivée à Paris, il y a 34 ans, j’habitais même le quartier. C’est très vivant, comme le film qui a, je trouve, un univers et un ton originaux.Avez-vous le sentiment d’avoir gagné vos galons de comédienne à la télévision et au cinéma ?J’ai fait le Conservatoire. Je suis comédienne. Mais j’ai perdu le cinéma en route. On m’y voit peu et la plupart de mes films n’ont pas été des succès. Comme je n’ai plus 20 ans… ni 30, ni 40, ni 50 d’ailleurs (rires), ça me semble compromis. C’est un vrai chagrin.La révélation de votre homosexualité aurait-elle changé le regard des réalisateurs ?Cette question m’effleure parfois. Ce serait grave. Si c’est le cas, je ne le saurai jamais. Il y a un endroit où ça coince. Je ne vois pas où. Le public m’aime. Je ne suis ni trop belle, ni trop moche, un peu comme la bonne copine à qui l’on peut s’identifier.Vous avez opéré une véritable mue. Vous semblez apaisée…Je me sens en paix. C’est plus facile de faire tourner celle que je suis aujourd’hui que celle qui cartonnait en faisant du one woman show !Peut-on vous imaginer derrière une caméra ou remonter seule en scène ?J’y réfléchis. C’est pour ça que je suis debout chaque jour à cinq heures du matin ! Je voudrais ne pas me tromper. Décider seule, c’est lourd. J’aimerais qu’on me prenne par la main, qu’on m’emmène.Emmanuelle Touraine du magazine Télé 7 jours