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Motus, mais pas bouche cousue. A l’occasion de son cinq millième numéro, Thierry Beccaro revient sur les grands moments du jeu matinal de France 2, diffusé tous les jours à 11h sur France 2.

Motus, mais pas bouche cousue. A l’occasion de son cinq millième numéro, Thierry Beccaro revient sur les grands moments du jeu matinal de France 2, diffusé tous les jours à 11h sur France 2."En France, on aime les jeux de lettres", constate Thierry Beccaro. Voilà déjà vingt ans qu’il anime Motus, adaptation de Lingo, un jeu de la télé néerlandaise. Deux équipes s’affrontent et tentent, en procédant par essais et erreurs, de deviner un mot dont seule la première lettre est donnée.pagebreak 5000 émissions, ça vous inspire quoi ?C’est incroyable. Seules des Chiffres et des lettres et Questions pour un champion peuvent se targuer d’une telle longévité. C’est d’autant plus inespéré que cette émission, lancée voilà plus de vingt ans, ne devait durer qu’un été. Je suis heureux d’avoir réussi à ancrer ce rendez-vous dans les habitudes quotidiennes de près d’un million de foyers.pagebreak Vous avez le souvenir de situations exceptionnelles?J’ai eu des moments de solitude quand les candidats, ne trouvaient aucun mot. Ça arrive. Il m’est arrivé un jour de me faire piéger par la Ligue d’Improvisation. On enregistrait l’émission du 1er avril. Je ne le savais pas. On accueillait une fille venue avec son père, sourd comme un pot, qui criait pour se faire entendre, et un couple dont le mari n’arrêtait pas de hurler sur sa femme. J’étais assez déstabilisé alors que l’équipe était imperturbable. Ce n’est que lorsque le dernier mot a été trouvé — "Poisson d’avril" — que j’ai pigé le canular.pagebreak Vingt ans après, qu’est-ce qui peut vous émouvoir ?La joie des gagnants. Même si Motus n’est pas aussi doté que d’autres jeux, pour beaucoup, gagner 2 000 ou 3 000 euros est une bouffée d’oxygène. Je me souviens d’une mère et son fils, repartis avec 190 000 Francs (29 000 euros) avec lesquels ils avaient pu monter le restaurant de leur rêve...pagebreak Et qu’est-ce qui peut vous surprendre ?Nous avons reçu une candidate qui vendait des vêtements pour chiens. Elle nous a raconté qu’une cliente venait habiller son lévrier. Je suis parti dans un délire, imaginant des pitbulls en Perfecto croisant le distingué lévrier. On s’est payé un mémorable fou rire.pagebreak Vous pratiquez l’humour avec un certain talent. Vous interventions sont préparées ?J’improvise constamment. Ma formation de comédien est précieuse. Parfois, mes blagues tombent à plat. Il m’arrive même de me faire engueuler par des candidats qui ont la malchance de tirer une boule noire ! Ils m’en rendent responsable. Mes plaisanteries les déconcentreraient. Ils brandissent alors, furieux, la boule noire en disant : "C’est à cause de vous !"pagebreak N’avez-vous jamais ressenti de lassitude ? Je ne me rends jamais aux enregistrements avec des semelles de plomb. C’est un plaisir sans cesse renouvelé. Les candidats me surprennent, m’émeuvent parfois...pagebreak En marge de Motus, vous remplacez aussi avec succès William Leymergie à la présentation de Télé Matin. Il ne craint pas que vous lui fassiez de l’ombre ?Je suis ravi de le remplacer, mais je le fais juste pendant ses congés. Je ne crois que je pourrais garder la même énergie si je devais comme lui, me lever toute l’année à 4 heures du matin.pagebreak Et votre carrière de comédien ?On vient de me proposer une pièce d’Eric Assous. J’aimerais aussi que France Télévisions pense un peu à moi pour la fiction.pagebreak Hacène Chouchaoui pour Télé 7 Jours