Nom de naissance Abell
Genre Homme
Avis

Biographie

Kjeld Abell est un écrivain et dramaturge danois né le 25 Août 1901 à Ribe, une des plus vieilles villes scandinaves de l’ouest du Jutland au Danemark. Ses débuts dans le quatrième art se feront en tant que scénographe pour des ballets dirigés par le danseur et chorégraphe russe George Balanchine, au Théâtre Royal Danois de Copenhague et au Théâtre de l’Alhambra de Londres.Imprégnée d’une aversion prononcée pour toute forme de conformisme, la dramaturgie de Kjeld Abell n’a cessé d’évoluer avec son époque. Trois phases principales peuvent néanmoins en être dégagées : une première qui vient critiquer les conventions de la classe bourgeoise ; une deuxième s’inscrivant dans un combat contre le nazisme ; et enfin une troisième où il y dénonce le pessimisme de l’après-guerre.Kjeld Abell est probablement le plus conséquent des auteurs modernistes danois, avec l’introduction dans ses créations de la technique de la mise en abyme, usant et abusant de jeux de miroirs et de symboliques diverses.Sa première pièce, Melodien, der blev vœk (La mélodie qui disparu ) est jouée en 1935. C’est une pièce expressionniste qui utilise des éléments non verbaux et irréels, indéniablement inspirée des ballets. La pièce passe d’abord à Copenhague, puis au Théâtre des Arts à Londres l’année suivante. Abell y décrit la vie du travailleur en col blanc, figé dans des conventions dépassées et s’y prend à imaginer le processus d’émancipation de ce petit homme. L’attitude fraîche et désinvolte, ainsi que le dialogue à la fois lyrique et rêveur qui caractérisent cette pièce, en ont fait l’une des plus populaires de Kjeld Abell. Certaines des chansons qui la composent sont même devenues des classiques.Avant et pendant l’occupation nazie du Danemark, il mit à profit ses créations pour dénoncer la répression. Les thèmes abordés y explorent une thèse présentant la liberté et la fuite en tant que moyen d’auto-annihilation. Ces travaux comprennent Anna Sophie Hedvig, en 1939, dans laquelle Kjeld Abell fait l’apologie de la violence comme moyen nécessaire pour combattre la tyrannie, tout en s’en prenant à l’humanisme passif. Cette pièce est sans aucun doute inspirée de la guerre civile espagole. Dans le même sillage, il publiera Dronning gaar igen (The Queen on Tour), en 1943.Durant l’Occupation, Abell est contraint à passer la plupart de son temps à se cacher à cause de son activisme antinazi. Après la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, il sort Silkeborg en 1946 dans laquelle il règle ses comptes en critiquant la résignation des Danois et leur acceptation de l’occupation allemande.C’est également à partir de ce moment que ses écrits prennent une dimension mystique complexe à travers notamment Dage paa en sky (Days on a cloud) en 1947, Den bla pekingeser (The Blue Pekingese) en 1954, Kameliadamen (La Dame aux Camélias) en 1954 - version personnelle du roman d’Alexandre Dumas - et Skriget ( The Scream ), en 1961.L’action de la pièce Dage paa en sky (littéralement Journées sur un nuage ) se déroule entre l’Olympe des Déesses et l’intérieur du cerveau d’un scientifique suicidaire. Elle se présente comme un avertissement contre la bombe atomique et accuse les scientifiques de se prostituer pour les décideurs politiques.Den bla pekingeser ( Le pékinois bleu ) est quant à elle encore plus complexe : elle raconte une histoire qui se déroule dans la tête d’un homme dont le premier amour est menacé par la mort. Le message tourne cette fois-ci autour du refus de l’isolation et de l’acceptation de la vie.Kjeld Abell décède à Copenhague en 1961. Il est considéré aujourd’hui comme l’un des plus importants nouveaux penseurs dans la dramaturgie danoise de la période de l’entre-deux guerres. Il est souvent associé à de grands noms du monde du théâtre, comme Giraudoux et Anouilh.