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En espérant que tous les mystères du pilote auront un jour une réponse.

Près de 15 ans après avoir étonné le monde avec Lost, la chaîne américaine ABC revient à la série high-concept, avec The Crossing, dont le premier épisode a été diffusé hier soir, outre-Atlantique, 

L'histoire nous emmène sur la côte nord-ouest du Pacifique. Un coin paisible, géré par le gentil shérif local... dont la vie va basculer, quand des centaines de corps apparaissent soudainement, flottant dans l'océan, à quelques encâblures de la plage. 47 personnes vont survivre. Et non, ils ne sont pas tombés d'un bateau : ce sont des réfugiés du futur, fuyant l'enfer de guerre, qui déchirera l'Amérique dans 180 ans. En cause, la croissance d'une population humaine génétiquement améliorée, appelée "Apex". Qui sont-ils ? Comment les réfugiés ont-ils traversé ? Quel est leur but ? Sont-ils tous dignes de confiance ? Et comment accueillir dans l'Amérique d'aujourd'hui ?


Une foule de questions très excitantes accompagnent le lancement de The Crossing, franchement réussi dans le genre. Alors comme d'habitude, on ne sait pas vraiment si on aura les réponses un jour (combien de séries high-concept ont-été annulées après la première saison ?), et on ne sait pas non plus si elles seront à la hauteur de nos espérances (n'est-ce pas le final de Lost ?). En tout cas, on a bien envie de s'accrocher, pour trois raisons : 

UNE VIBE ENTRE LOST ET LES 4400

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Bon, on ne va pas vous dire que The Crossing est le digne successeur de ceci ou cela. On n'a vu qu'un seul épisode. Mais il y a bien quelque chose d'excitant dans le concept de la série, qui induit une vraie curiosité, chez le spectateur. Le pilote est bourré de mystèrieuses intrigues, un peu énormes, mais assez engageantes et cohérentes, pour qu'on ait envie de s'y plonger. D'ailleurs, ABC n'hésite pas à annoncer sur le poster officiel de sa nouvelle série : "Par la chaîne qui vous a donné Lost". Oui, The Crossing sera de la SF bourrée de twists, de trahisons et de révélations choquantes. Comme The Event, Flashforward ou Les 4400. C'est devenu assez rare à la télé US. Et si ça marche, elle pourrait bien être la série dont tout le monde parle, dans les prochains mois.

UNE SECONDE LECTURE POLITIQUE DANS L'AIR DU TEMPS

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Donald Trump, son mur, l'immigration, l'isolationisme de l'Amérique. Des sujets de société qui font largement débat, aujourd'hui, outre-Atlantique. Et la série les traite avec une analogie fantastique, certes assez grossière, mais qui n'en reste pas moins pertinente. Dans The Crossing, il est question d'accueil, de paranoia, de rejet de l'étranger, même s'il est Américain... De quoi offrir une (petite) réflexion aux téléspectateurs.

UN CASTING QUI TIENT LA ROUTE

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Si la réalisation de The Crossing est assez scolaire, plate et sans risque, dans la veine de ce que veulent les grandes chaînes américaines, le casting relève quand même le niveau. En tête d'affiche, l'ancien de Treme, Steve Zahn apporte humanité et simplicité à son personnage, pour faire découvrir l'histoire complexe aux spectateurs, à travers son regard bienveillant. Sandrine Holt (vue dans Fear the Walking Dead) et Natalie Martinez (Under the Dome) incarnent deux solides rôles féminins. Et surtout, les personnages réfugiés sont, pour le moment, écrits avec intelligence. On a envie de les connaître. Et c'est déjà beaucoup, pour une série comme The Crossing.

The Crossing - saison 1 - sur ABC - chaque lundi soir