The Expanse saison 4 : critique
Amazon Prime

Le show SF délaisse le space opéra et ouvre de nouveau horizons.

Cette critique ne comporte pas de véritables spoilers sur la saison 4 de The Expanse, seulement des éléments d’intrigues comme ceux qui ont été dévoilés dans les bandes-annonces. Nous avons pu voir les six épisodes (sur dix au total) mis à disposition de la presse par Amazon. 

Rien ne sera plus comme avant dans The Expanse. Suite au dénouement époustouflant de la saison 3, et la création par la Protomolécule d’un gigantesque portail permettant de voyager à travers la Voie Lactée (notre galaxie), l’humanité peut pour la première fois quitter le système solaire et explorer de nouvelles terres supposées habitables. Un changement radical pour le show SF adapté de la saga littéraire éponyme qui coïncide justement avec son arrivée sur Amazon Prime Video. Rassurons tout de suite les fans, cette mue est parfaitement réussie. 

Plus de 1300 systèmes sont désormais à portée de main, une ruée vers l’or qui attire tout le monde : Terriens, Martiens et bien sûr Ceinturiens qui voient là l’opportunité de quitter leurs stations spatiales et vivre enfin en plein air. Problème, les compagnies qui exploitent les matières premières ont également des vues sur ces nouveaux mondes. Et c’est sûr l’un deux, Ilus, que se déroule l’essentiel de cette saison 4. 

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Nouveau Western

Comme d’habitude, l’équipage du Rocinante est au coeur de l’action. Envoyés par Chrisjen Avasarala (Shohreh Aghdashloo) jouer les médiateurs entre les colons venus de la Ceinture et l’avide Royal Royal Charter Energy (RCE), James Holden (Steven Strait) et ses acolytes débarquent dans un environnement hostile où il n’y a rien à manger, mais du lithium à exploiter, et que les humains ont emmené dans leurs bagages les querelles qui les déchiraient au sein du système solaire. Pour couronner le tout, la Protomolécule est passée par là et ça n’augure rien de bon. 

La grande nouveauté de cet avancement de l’intrigue est donc que The Expanse respire enfin. Alors que tout se déroulait jusqu’ici dans des vaisseaux, des stations spatiales ou les jolis bâtiments des Nations Unis situés sur Terre, la majeure partie de la saison 4 est en extérieur. En toute logique, on bascule en même temps du space opéra au western interstellaire. Ilus, aussi appelée New Terra par la RCE, est un univers sans foi ni loi. Un contexte où le personnage d’Amos (incarné par l’excellent Wes Chatham) prend toute son ampleur, que ce soit dans sa confrontation avec le chef du RCE, Adolphus Murtry (Burn Gorman), ou sa relation intime avec sa seconde (jouée par Jess Salgueiro). 

Naomi Nagata (Dominique Tipper) est un autre élément essentiel de cette intrigue. Seule Ceinturienne de l’équipage, elle nous rappelle que la condition physique des gens nés loin de toute gravité peut être un problème sur le plancher des vaches. Avec un renforcement musculaire et un traitement spécial, la plupart s’acclimatent. Mais pas Naomi. Chaque moment sur Ilus est une souffrance pour elle. 

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L’histoire bégaye 

Pendant ce temps, Bobbie Drapper (Frankie Adams), la martienne virée de l’armée pour avoir aidé Chrisjen Avasarala et la bande de Holden, tente de s’acclimater à la vie civile. Avasarala, elle, doit pour la première fois se faire élire pour conserver son poste. L’occasion pour la Secrétaire Générale des Nations Unies (soit la Président de la Terre) de jurer à tout bout de champs, une des nouvelles libertés de The Expanse qui ne pouvait pas abuser des "fuck" du temps de SyFy. 

On n’oublie pas non plus Drummer (Cara Gee) et Klaes Ashford (David Strathairn) qui tentent de maintenir la paix entre la Terre, Mars et la Ceinture alors que l’OPA (APE en français, pour Alliance des Planètes Extérieures), désormais chargée de gérer l’accès au Portail, a du mal à maintenir son unité. Des arcs pas forcément indispensables au regard de ce qui se passe sur Ilus, mais qui offrent des respirations précieuses et nous permettent de garder le contact avec des personnages qui vont compter pour la suite.  

Parallèle évident (et assez critique) avec l’histoire de la colonisation, où Ilus pourrait s’apparenter à l’Australie, cette saison 4 a tout l’air d’être une réussite, et confirme que The Expanse a un bel avenir devant elle sur Amazon. On pourra éventuellement regretter qu’elle prenne un peu trop son temps pour mettre en place cette redistribution des cartes. Un rythme qui aurait été parfait si on avait droit à 13 épisodes (comme pour les saisons 2 et 3), mais il n’y en a que 10. L’histoire ne décollant véritablement qu’au 6e, on imagine une seconde partie (que nous n’avons pas encore pu voir) en apothéose. 

Difficile dans ces conditions d’apporter un jugement définitif. Mais ce retour de The Expanse nous fait globalement forte impression, et on est pressé de pouvoir la transformer en certitude après avoir vu l’intégralité de la saison qui sera disponible le vendredi 13 décembre sur Amazon Prime Video.