Sofia Coppola et sa série à 200 millions avortée : "Apple ne comprenait pas mon héroïne"
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"Undine est particulièrement détestable. Mais Tony Soprano aussi !", regrette la réalisatrice.

Au cours de la promotion de Priscilla, Sofia Coppola a raconté à New Yorker, ses difficultés à mener à bien son projet de biopic, ayant obtenu moins d'argent que prévu pour le mettre en scène. Expliquant en parallèle adorer le fait de travailler dans le cinéma indépendant, domaine qui offre une certaine liberté aux artistes, elle regrettait tout de même l'inégalité des chances à Hollywood entre les réalisatrices et leurs confrères masculins, trouvant injuste qu'ils trouvent des financements plus aisément que les femmes pour tourner des blockbusters. Elle ajoutait avoir cru pouvoir tourner elle-même une série à gros budget pour Apple. "L'équivalent de cinq Marie-Antoinette", s'amusait-elle à propos de son show historique, qui aurait donc dû coûter environ 200 millions de dollars, puisque son film porté par Kirsten Dunst en 2006, avait un budget total de 40 millions.

Tirée du roman d'Edith Wharton, cette série intitulée The Custom of the Country aurait suivi Undine, une femme peu aisée du début du XXe siècle rêvant d'intégrer la haute société de Manhattan. La réalisatrice aurait approché Florence Pugh (Midsommar) pour le rôle, mais celle-ci n'a jamais été confirmée, et pour cause : avant même de lancer officiellement son casting, Apple a annulé la série.

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Sabrina Lantos / Sabrina Lantos / priscilla_day_30_SL_00210.ARW / © A24 Distribution, LLC

A cause de son budget conséquent ? Selon Sofia Coppola, il y a surtout eu un malentendu autour de son héroïne. "Apple nous a laissés tomber. Ils ont simplement annulé notre financement, a-t-elle expliqué au New Yorker. J'ai été vraiment déçue, car je croyais qu'ils avaient des ressources infinies."

"Ils ne comprenaient pas Undine Spragg, ajoute-t-elle. Elle est particulièrement détestable, mais c'est aussi le cas de Tony Soprano !"

Au moment de l'annonce du projet, elle expliquait à propos du roman d'Edith Wharton et de son personnage principal qui sort des sentiers battus : "C'est mon anti-héroïne préférée de la littérature, j'ai tellement hâte de raconter son histoire à l'écran." Elle ajoute aujourd'hui, à propos de l'abandon de la série : "Je l'ai vécu comme une relation au cours de laquelle vous savez au fond de vous que vous auriez dû partir depuis bien longtemps."

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