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"La grande majorité est toujours destinée à acquérir du contenu sous licence".

Variety a pu rencontrer l'incontournable Ted Sarandos, patron des contenus pour Netflix, il y a quelques jours. Et dans ce long entretien, l'homme de 53 ans annonce avoir prévu de dépenser 7 milliards de dollars en programmes, en 2018, contre 6 milliards de dollars cette année et 5 milliards de dollars l'année dernière.

Mais ne vous emballez pas : tout cet argent ne servira pas à faire de nouvelles créations originale : "La grande majorité (de cette somme) est toujours destinée à acquérir du contenu sous licence", explique Sarandos. En clair, des séries ou films appartenant à d'autres chaînes et studios. "Il nous faudra encore quelques années, avant qu'on soit à 50/50 dans la répartition des ressources (contenus acquis et contenus produits)."

Il faut dire que l'évolution est nécessaire. Car "plus nous connaissons le succès, plus les networks et les studios rechignent à nous accorder des licences. C'est pourquoi le contenu original est aujourd'hui essentiel, afin que les abonnés aient l'impression qu'ils ne peuvent pas se passer de Netflix."

Alors l'entreprise dépense et dépense, toujours plus. Mais Sarandos promet : "Nous ne dépensons pas d'argent que nous n'avons pas ! Nous dépensons nos revenus". La société serait tout de même endettée à hauteur de 4,8 milliards de dollars - avec des engagements additionnels qui pourraient faire grimper cette dette à 15,7 milliards de dollars à long terme - rapporte Variety. "Nous avons l'un des niveaux de dette les plus faibles de l'industrie hollywoodienne", insiste Sarandos.

Quoi qu'il en soit, Netflix poursuit son développement et compte actuellement 104 millions d'abonnés dans 190 pays, allant de l'Irlande au Japon en Afghanistan. En attendant son arrivée en Chine. "Ce n'est pas pour tout de suite", tempère Sarandos. "L'Amérique latine a été un fusée de lancement pour nous dans le monde. L'Europe de l'Ouest se développe très bien. Nous arrivons tout juste en Asie. Nous avons pas mal de croissance devant nous. Et notre défi aujourd'hui, c'est de comprendre comment amener les gens en Corée à nous aimer autant qu'on nous aime au Kansas..."