Liam Neeson
Abaca

Lionsgate a annulé le tapis rouge du film à la suite du tollé déclenché par l’interview de Liam Neeson pour The Independent.

La maison de production Lionsgate a abandonné l’avant-première de Sang Froid qui devait se tenir à New York mardi soir, à la suite d’une "polémique raciste" provoquée par les propos de Liam Neeson dans une interview pour The Independent.

Dans le cadre d’une séance de promo pour ce film, l’acteur a confié à une journaliste qu’il avait déjà cherché à tuer un "bâtard noir" après avoir pris connaissance du viol d’une amie : "J’ai parcouru le quartier une matraque à la main, en espérant qu’un bâtard noir vienne m’aborder, pour avoir une bonne raison de le tuer". La star de The Passenger avait aussitôt ajouté avoir "profondément honte" de ce dessein meurtrier "immonde". Mais ses excuses n’ont pas suffi pour calmer l’indignation des internautes sur les réseaux sociaux.  

L’acteur Terry Crews a réagi aux déclarations de Liam Neeson sur Twitter : "Hmmm. Je me rappelle avoir été provoqué par un homme blanc plutôt riche, moi aussi. Il aurait voulu que je réagisse. Mais Dieu merci, je n’ai jamais mordu à l’hameçon". Dans un de ses récents tweets, le comédien de Brooklyn Nine-Nine a même lancé un "Alors, on tue Liam Neeson ?"  frontal. Des internautes se sont alors lâchés en commentaires. 

Liam Neeson révèle qu'il 'fantasmait' de tuer un noir après le viol d'une amie

 

Tariq Nasheed, producteur américain du film d’horreur Dark Medicine a renchéri : "Donc Liam Neeson est un suprémaciste blanc".  Seul John Barnes, ancien footballeur de l’équipe d’Angleterre, a soutenu la star des Taken sur Sky news, affirmant qu’il "Méritait une médaille d’or pour son honnêteté. Nous sommes tous inconsciemment racistes", a-t-il ajouté.

 

 

Liam Neeson s’est expliqué devant Robin Roberts à l’antenne de Good Morning America mardi matin sur ABC. Il a nié être raciste, ajoutant que peu importe la couleur de l’agresseur de son amie, « s’il avait été Ecossais, Britannique ou Lituanien », il aurait réagi de la même façonL’acteur de 66 ans a par la suite réitéré ses explications sur la pulsion vengeresse qu’il avait eue après avoir été bouleversé par l’annonce du viol : "Ensuite, je me suis délibérément rendu dans des quartiers noirs 'black areas' de la ville, dans l’espoir d’être approché par quelqu’un qui me donnerait une bonne raison de déchaîner ma rage", s’est justifié l’acteur, "J’ai dû rôder dans le quartier pendant au moins quatre, cinq jours, jusqu’à ce que cet instinct primitif de vengeance finisse par me choquer".

 


 

Neeson a conclu en précisant qu’il avait cherché à apaiser ses pulsions, notamment en "allant se confesser, et en faisant de la marche rapide deux heures par jour". "Tout le monde prétend qu’il est ‘politiquement correct’. Dans ce pays comme dans le mien, quand on creuse au-delà des apparences, on découvre parfois contre son gré que le racisme et les préjugés restent présents, enfouis dans nos idées et nos conceptions".

Sang froid, réalisé par Hans Petter Moland, raconte l’histoire d’un conducteur de chasse-neige qui part venger son fils, tué par un gang dans de mystérieuses conditions. Le film est un remake de Refroidis, un thriller du même réalisateur, produit en 2014. Sang froid sortira le 27 février dans les salles.