Abaca

L'actrice et réalisatrice française clash Hollywood et affirme qu'il n'y a "rien de pire que d'être une femme" dans une industrie cinématographique contestée pour son manque de diversité.

En pleine polémique des #OscarsSoWhite, la scénariste nommée deux fois aux Oscars a avancé que, parfois, elle aimerait être un Afro-Américain, expliquant qu'"il n'y a rien de pire que d'être une femme dans cette industrie" lors d'un panel organisé par The Wrap au Festival du Film de Sundance, à l'occasion de la présentation de son prochain film Wiener-Dog.

Invitée à réagir à la polémique qui agite les Oscars depuis plusieurs jours autour de l’absence d’acteurs noirs parmi les nommés - alors que Jada Pinkett Smith et Spike Lee ont annoncé qu'ils boycotteront la cérémonie, qu'Omar Sy juge ce boycott légitime, que l'Académie reconnait le manque de diversité et que Charlotte Rampling à contre courant crie au "racisme anti-blanc" -, Julie Delpy se fait elle la porte-parole d'une autre minorité : les femmes.
"Il y a deux ans j’ai critiqué le côté très hommes blancs de l’Académie et je me suis fait tailler en pièces par la presse. C’est drôle comme les femmes ne peuvent rien dire. Parfois, j’aimerai être un Afro-Américain parce qu'au moins personne n'ose vous briser. Etre une femme est beaucoup plus dur à mes yeux. Le féminisme, c’est quelque chose que les gens détestent par-dessus tout. Il n’y a rien de pire que d’être une femme dans l’industrie du cinéma", affirme-t-elle.

Suite au scandale suscité par les nominations des acteurs finalistes aux Oscars, exclusivement blancs, et les nombreuses réactions à Hollywood, à l’issue d’un vote "unanime", l'Académie des Oscars a annoncé hier une série de mesures "historiques" pour s’ouvrir aux femmes et aux minorités ethniques et promet "un doublement d’ici 2020 de ses membres féminins ou provenant de minorités ethniques", écrit-elle dans un communiqué publié vendredi 22 janvier.

La cérémonie des Oscars 2016, présentée par Chris Rock, aura lieu le 28 février prochain à Los Angeles.