Le graphiste bruxellois a subi le courroux des ayant droits du plus célèbre reporter de bande dessiné, qui l'ont obligé à abandonner ses détournements hilarants.
Depuis plusieurs mois, vous avez sans doute pu voir circuler sur les réseaux sociaux des détournements barrés de Tintin, dans lequel le reporter devenait un gratte-papier avide de clickbait, de buzz et de followers, accompagné d'un Capitaine Haddock érigé au rang de roi des hipsters ironiques.
Avec plus de 30.000 abonnés sur sa seule page Facebook, Un faux graphiste tapait régulièrement sur tout ce qui bougeait dans l'actualité française, des Femen à Robert Ménard en passant par Jacques Attali, les activistes vegan ou les xénophobes anti-migrants.
Les détournements trash de Tintin par Un Faux Graphiste
Malheureusement pour lui, il a pris pour modèle le petit journaliste à la houppe créé par Hergé dont les droits à l'image sont détenus par la société Moulinsart SA, connue pour être particulièrement conservatrice et procédurière dès qu'il s'agit d'exploiter l'image de sa célèbre tête d'affiche. Après quelques mois de célébrité virale, Un faux graphiste a récemment eu la mauvaise surprise d'une convocation dans les bureaux bruxellois de Moulinsart SA le 26 janvier dernier. Une convocation sur laquelle il est revenu dans une interview accordée au Nouvel Obs.
"Ils m’ont convoqué dans leurs bureaux de Bruxelles. Je m’y attendais un peu. Ça a été très cordial. En gros, ils m’ont dit 'Vous vous êtes bien amusé ; ce serait bien d’arrêter.' Je n’ai pas de quoi me payer un avocat, donc je n’ai aucun moyen de me défendre. Je n’ai fait ça que pour me distraire, je n’en tire évidemment aucun revenu. Juste la reconnaissance des gens, très agréable."
En cause : l'utilisation des cases des albums de Tintin ne répondent pas aux deux situations exceptionnelles qui peuvent justifier l'emploi d'une œuvre sans l'accord de son auteur pendant les soixante-dix années suivant sa mort : la citation journalistique et la parodie. Un tel cas de figure avait déjà touché il y a quelques mois le compte Le Petit XXIe, qui s'amusait à commenter des faits d'actualité avec une image extraite des albums de Tintin.
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