Le dessinateur John Romita Sr., l’un des créateurs de Wolverine, est mort

L’un des grands artistes de Marvel, qui a aussi conçu le Punisher, le Caïd et Mary-Jane, avait 93 ans.

Wolverine avait trois papas. En 1974, dans un numéro de la BD The Incredible Hulk signé par les scénaristes Roy Thomas et Len Wein, et le dessinateur John Romita, apparaissait un nouveau super-héros. Un agent du gouvernemebt canadien borderline, doté d’un sale caractère (celui du glouton du grand nord, appelé "wolverine" en anglais)… Romita conçoit son costume et ses griffes rétractables. L’année suivante, Wolverine rejoindra la nouvelle équipe des X-Men, et, ma foi, le reste appartient à l’Histoire, pas vrai ? Wolverine, qui est une création partagée -comme souvent dans les comics de cette époque- fait donc partie du tableau de chasse de John Romita -dont le nom sera vite flanqué de l’épiclèse "senior", puisque son fils deviendra aussi un des piliers de l’écurie Marvel, mais c’est un autre sujet.

Donc, Romita a participé à la création du Punisher en 1974 (avec Gerry Conway et Ross Andru, et c’est Romita qui a imaginé que le crâne de son costume prenne toute la place sur son torse), le big boss du crime new-yorkais le Caïd, et de Mary-Jane Watson, l’amour définitif de Spider-Man inspiré de Ann-Margret dans Bye Bye Birdie (1963). C’est lui qui la dessine dans une case de The Amazing Spider-Man en janvier 1967 qui deviendra légendaire : "Face it, Tiger… You just hit the jackpot !"

Né en 1930 à Brooklyn, Romita avait commencé sa carrière dans les comics dans les années 50, avant de travailler pour DC au début des années 60 en signant les couvertures des BD de leurs séries d’histoires d’amour, puis de passer chez Marvel. En 1966, il sera le remplaçant de Steve Ditko sur Spider-Man puisque le torchon brûlait entre le dessinateur et Stan Lee. En 1973, il deviendra même le directeur artistique de Marvel. Et il deviendra John Romita Senior. Il est mort le 13 juin 2023, comme l’a annoncé son fils sur Twitter : "mon père est mort paisiblement, dans son sommeil. Il était une légende du monde de l’art, et c’était mon grand honneur que de suivre ses traces", écrit Junior. "C’était le plus grand homme que j’ai jamais rencontré."