Barry Jenkins répond aux critiques après la sortie du trailer de Mufasa
ABACA / Disney

"Il n’y a rien qui soit sans âme dans Le Roi lion."

Lorsque Le Roi lion sort en 1994, c’est un immense succès. Trente ans plus tard, il ne cesse d’être le préféré de toute une génération : c'est aujourd'hui encore l’un des Disney les plus populaires de l'histoire du studio.

Si bien qu’en 2019, Disney en fait un remake cette fois-ci avec de vraies images. Réalisé par Jon Favreau, le film sublime par sa beauté visuelle – un safari réussi dans la savane de Simba et de ses amis. A Première, on adhère et écrit : "Le Roi Lion préserve la beauté de l’histoire et nous offre le spectacle majestueux de la nature. Une réussite." Sans plus attendre, Disney a rapidement annoncé qu’un nouveau projet était dans les tuyaux : Mufasa. Aux commandes, on retrouve le cinéaste émérite Barry Jenkins (Moonlight) dont le talent mis à disposition de la grande compagnie américaine fait grincer des dents.

Il y a quelques jours, alors que le réalisateur partageait la bande-annonce du préquel consacré à la jeunesse de Mufasa, père de Simba, des internautes se sont offusqués en commentaire de le voir travailler pour Disney qu’ils considèrent comme une immense machine à sous. L’un d’entre eux écrit "Tu peux faire un film Disney pour le chèque et utiliser l’argent pour travailler ensuite sur des projets qui te passionnent, mais tu n’es pas obligé de faire une promo pareille."

 

Un autre affirme que Jenkins est "trop bien et trop doué pour la machine sans âme d’Iger (ndlr : Bob Iger, directeur général de The Walt Disney Company)." Ce à quoi le réalisateur répond :

"Il n’y a rien qui soit sans âme dans Le Roi Lion. Depuis des décennies à travers le monde les enfants sont allés au cinéma et ont fait l’expérience du chagrin collectif pour la première fois. Par ce film, ils sont confrontés à Shakespeare pour la première fois, […] Le plus puissant des réceptacles pour l’empathie commune."

Jenkins s’est fait remarquer sur la scène internationale pour Moonlight – un film indé oscarisé et qui explore tout en nuance les questions d’identité et de sexualité chez un personnage afro-américain issu des quartiers défavorisés. Il évoque avec justesse l’intersectionnalité dans une "odyssée identitaire."

Moonlight, le premier film LGBT, noir, fauché… à gagner l’Oscar

Avec un tel palmarès et une filmographie sélective, cela paraît incongru pour certains que Barry Jenkins puisse avoir envie de réaliser un long-métrage avec Disney – place forte de l’industrie cinématographique. Et pourquoi pas ?

Déjà en 2020, il avait confié à Variety son désir de réaliser une suite au Roi lion mais aussi ses craintes face à une œuvre adulée de tous.

"J'ai vu Le Roi Lion des centaines de fois, j'ai une vraie connexion avec ce film, mais je n'étais pas très sûr de moi parce que je me suis dit : 'mais pour qui je me prends pour faire un film Le Roi lion ?'"

Barry Jenkins explique pourquoi il a accepté de tourner la suite du Roi Lion

Se laissant guider par l’aventure, il finit par sauter le pas. Mufasa revient sur les traces du jeune lionceau qui n’était pas roi et qui par le hasard du destin, rencontre Taka, un lion héritier d’une lignée royale et se retrouve emporté dans des aventures où l’union fera la force. Avec les voix originales de Donald Glover, Beyoncé ainsi que Mads Mikkelsen, cette comédie musicale aux sublimes images sortira en France le 18 décembre 2024.