Warner

Pour ses 95 ans, Warner repackage treize classiques de son catalogue en steelbook avec un design unique. De quoi donner envie de rafraîchir sa collection de boîtiers plastique prenant la poussière.

300, Ben-Hur, Orange mécanique, Shining, Full Metal Jacket, Les Goonies, Gremlins, Inception, Interstellar, Empire du soleil, Les Affranchis, Mars Attacks !, Matrix… Il y a de fortes chances que ces classiques issus du fond de catalogue Warner figurent déjà dans votre collection de Blu-ray. Mais pas dans les versions steelbook aussi belles que conceptuelles qui arrivent.

Le contenu intérieur, les Blu-ray, reste le même. Mais, c’est le propre du collectionneur compulsif : même s’il possède déjà un film, il est toujours prêt à le racheter sous une nouvelle forme, plus design, plus collector. Les éditeurs de DVD et BR l’ont bien compris, qui multiplient les repackaging à l’envi, tout particulièrement en steelbook. Graal du collectionneur, ce format est devenu une véritable industrie. Des tirages limités épuisés (le nombre minimum est pourtant de 3 000 pièces, seuil en dessous duquel la société Danoise Scanavo, qui imprime les steelbook, refuse les commandes) se revendent parfois à des prix qui dépassent l’entendement.

L'évolution du logo Warner depuis 95 ans

On peut le comprendre, vu le soin parfois apporté au visuel. Aux États-Unis, la collection Criterion (la pléiade du DVD/Blu-ray) propose des objets d’une beauté à couper le souffle (certains ne se sont pas remis des couvertures de The Game et de Traffic). Et c’est également le cas de la nouvelle collection Warner. Reprenant un concept datant de 2007 pour une édition d’Orange mécanique anglaise illustrée par un verre de lait (le Moloko Plus du film), Warner décline le concept pour une douzaine d’autres titres sélectionnés censés symboliser l’histoire du studio. Le cerveau de Mars Attacks !, le casque de 300, la balle de Matrix, La hache de Shining, la toupie d’Inception…

L’idée est brillante et permet de tenir toute une fiction, un univers, dans une image stylisée. Alors que les affiches de films sont progressivement devenues la cinquième roue du carrosse marketing, relais final d’un système stéréotypé destiné à vendre des billets, ces Blu-ray surfent sur l’engouement pour les posters vintage. Pendant l’âge d’or du cinéma, les affiches étaient autant des vignettes promos que le reflet des fantasmes pour les films ; des oeuvres d’art qui parvenaient à diffuser la richesse de notre expérience cinéphile. Précisément l’objectif de ces steelbooks donc qui fonctionnent un peu comme des revendications, des totems identitaires qu’on peut exhiber sans honte.

Alors oui, la question du steelbook et du repackaging est essentielle pour l’industrie culturelle, musique ou cinéma. L’éditeur doit trouver des moyens de continuer à exploiter son fond de catalogue, pour le maintenir à jour et le faire prospérer. Mais ces repackagings permettent aussi de relifter notre bibliothèque (sérieusement, que préférez-vous ? Porter votre regard sur des plastiques alignés en boîtiers éco, ou bien sur des steelbooks élégants ?), et donnent furieusement envie de revoir un film. De toute façon, comme vous savez déjà qu’il faudra tout racheter en 4K…

Découvrez le sommaire du 3e numéro de Première Classics : 2001 L'Odyssée de l'espace, In the mood for love, Piège de Cristal...