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Pourquoi j'ai pas mangé mon père est en salles françaises depuis le 8 avril et le film est scruté de près : premier film réalisé par Jamel Debbouze, première adaptation du fameux roman de Roy Lewis, film d'animation français en performance capture... Bref, Jamel s'est attaqué à un gros morceau pour son premier film.>>> Pourquoi j'ai pas mangé mon père : l'histoire d'un film qui a pris un quart de siècleL'ambition est là : le résultat est-il à la hauteur ? Alors que Jamel fait la couverture du dernier numéro de Première (où il donne une longue interview), faisons la review des reviews de Pourquoi j'ai pas mangé mon père.>>> Jamel Debbouze est en couverture du nouveau numéro de PremièreChristophe Carrière dans L'Express résume bien ce que tout le monde (ou presque) pense : "l'animation est magnifique", saluant le boulot technique du film, et signant une des critiques les plus positives : "Les plus jeunes acquerront quelques notions sur leurs origines en s'amusant, les plus vieux rigoleront et s'émouvront aussi un peu des éternels travers de notre espèce."Télérama est plus positif.  "On s'attendait à une Jamel ­comédie. Pourquoi j'ai pas mangé mon père ressemble plus à un Disney sur de la musique soul, écrit par le Gérard Oury de Rabbi Jacob... et c'est une bonne surprise", souligne Guillemette Odicino. Les Inrocks aiment aussi. "Sans être aussi innovant qu’une prod Pixar, le résultat est honorable et assure son cahier des charges de divertissement populaire", résume Serge Kaganski. "Le film hybride une esthétique criarde, pas spécialement subtile, inspirée de celle des grosses productions animées hollywoodiennes actuelles et la drôlerie irrésistible du verbe de Debouzze, alliage élastique et mutant de folie néologiste et de régression carapatée, qui donne au film sa personnalité", juge de son côté Isabelle Regnier dans Le Monde. A contrario, Libération n'est pas touché par la technique mais par le discours : "Dans une France qui fait des gargarismes de discours réacs, voir l’une de ses célébrités les plus populaires prendre le contre-pied total - et ce, sans aucune naïveté ou niaiserie - est évidemment très louable, voire franchement aimable", écrit Clément Ghys. "Mais l’habillage visuel, pas beau, n’est pas à la hauteur de ce discours."Par contre, Nicolas Schaller dégomme le film dans les colonnes du Nouvel Observateur. "Techniquement, c’est carré. Artistiquement, c’est foiré. Aucun charme, aucune poésie. Deux, trois gags surnagent, on a à peine le temps de les apprécier." Sur la même longueur d'onde, Simon Riaux trouve que le film est "hystérique, mégalomane et techniquement hideux", "à réserver aux fans hardcore d'un comique en perdition". Thierry Chèze dans Studio Cinélive est plus mesuré. "Son scénario manque de dinguerie et de rythme, s'appesantissant sur des scènes convenues et glissant sur des moments d'humour décalé qui auraient apporté du relief. (...) Parfois hilarant ou spectaculaire, ce film reste, en revanche, confiné dans une puérilité inattendue. Les tout-petits devraient se régaler." Dans Le Figaro, Nathalie Simon assassine le film : "Un scénario poussif (...) des personnages numériques assez affreux (...) des dialogues d'une grande banalités (...) une bande-son téléphonée. Bref, si vous cherchez une punition pour vos enfants."Et enfin, que pense Première du film ? "Ambitieux et techniquement assez abouti, Pourquoi j’ai pas mangé mon père est entièrement bouffé par l’acteur-réalisateur, qui ne laisse aucune place aux seconds rôles", estime Vanina Arrighi de Casanova. "Le scénario est bancal, les vannes paresseuses, le rythme pas tenu : pas sûr que le nom et l’aura de Jamel suffisent à faire de cette comédie familiale le grand divertissement rassembleur qu’il se doit d’être pour rentabiliser son budget faramineux."Reste à attendre le jugement du public, et savoir s'il va transformer le film en succès en profitant des vacances de Pâques. Hier, Pourquoi j'ai pas mangé mon père était en tête des premières séances parisiennes. A suivre.>>> Jamel Debbouze : "Pour moi, le cinéma, c'est une torture"Bande-annonce de Pourquoi j'ai pas mangé mon père :