Les pornstars reconverties au cinéma

Les pornstars reconverties au cinéma

Sasha Grey

La carrière porno de <em>Sasha Grey</em> a été fulgurante. Le genre à commencer par un gang-bang avec <em>Rocco Siffredi</em> (Fashionistas 2). Après une grosse centaine de films entre 2007 et 2009, la plupart dans le registre dit "gonzo" ou "alt porn", la belle passe au cinéma traditionnel, de manière tout aussi fulgurante. En 2009, elle joue dans pas moins de trois films non-pornos, dont The Girlfriend Experience de <em>Steven Soderbergh</em>. Dans ce rôle de call-girl, celle qui voulait s'appeler <em>Anna Karina</em> en hommage à la muse de <em>Jean-Luc Godard</em> prouve que son magnétisme incroyable fonctionne encore très bien lorsqu'elle garde ses vêtements. On la retrouvera aux côtés de <em>Matt Dillon</em> dans le biopic Inferno: A Linda Lovelace story, et dans I Melt With You, de <em>Mark Pellington</em>, avec <em>Rob Lowe</em>.

Gianna Michaels

Ron Jeremy

Shu Qi

François Sagat

Icône du porno gay sous le pseudo Azzedine, François Sagat a fait une percée remarquée dans le cinéma d'auteur français, chez Christophe Honoré : dans Homme au bain, l'acteur au crâne tatoué joue le rôle principal, aux côtés de l'actrice fétiche du réalisateur des Chansons d'amour, <em>Chiara Mastroianni</em>. On a pu apercevoir Sagat dans d'autres films tels que Saw 6, où il joue un toxicomane, ou encore Plan Cul, un court métrage d'<em>Olivier Niklaus</em>. Il apparaît également dans LA Zombie, le film d'horreur de <em>Bruce LaBruce</em> (2011).

Sly Stallone

<em>Sylvester Stallone</em> a eu une vie avant Rambo et Rocky. Son premier rôle au cinéma fut en effet celui de Stud, un amant brutal, dans le film érotique The Party At Kitty And Stud (1970). A l'époque, Michael Sylvester Gardenzio Stallone est complètement fauché. Il est payé 200 dollars pour deux jours de tournage à New York. On le voit pratiquer quelques scènes SM et un peu de sexe en groupe. Lorsque Stallone devient "Sly" en 1976 (carton mondial de Rocky), le film de Morton Lewis devient logiquement culte. Il est alors rebaptisé L'étalon italien. Une version porno, avec des scènes hardcore de Sly, sort en 2007. Mais les ajouts pornos seraient des fakes, selon AVN. En 2010, les droits d'exploitation et les négatifs de L'étalon italien ont été vendus sur eBay pour 270 000 livres sterling. 

Rocco Siffredi

L'autre étalon italien, c'est lui, <em>Rocco Siffredi</em>. Connu pour ses mensurations exceptionnelles et son goût pour le sexe brutal (voire SM), c'est l'une des plus grandes pornstars masculines de l'histoire du porno. Cinéphile, Rocco Antonio Tano doit son nom de scène au film Borsalino de <em>Jacques Deray</em>, où <em>Alain Delon</em> incarnait le gangster "Roch Siffredi" - mais Delon est encore plus mémorable dans le chef d'oeuvre de <em>Visconti</em> : Rocco et ses frères. Rocco fait son crossover "tradi" grâce à la cinéaste française <em>Catherine Breillat</em>, qui l'embauche dans son drame sexuel Romance en 1998. On le retrouve en 2004 chez la même réalisatrice, pour Anatomie de l'enfer, où il tient le rôle principal. Depuis, l'acteur-réalisateur-producteur continue à fréquenter le circuit X.

Ovidie

La carrière d'<em>Ovidie</em> est loin de se limiter à son versant pornstar. Surnommée "l'intello du X", l'actrice française a réussi une reconversion complète, comme écrivaine (l'essai Porno Manifesto a été un best-seller), animatrice de radio, réalisatrice de documentaires ou de films X arty (Orgie en Noir, Lilith), mais aussi comme actrice de cinéma traditionnel. L'ancienne étudiante en philo, qui se revendique d'un féminisme pro-sexe, a notamment tourné chez <em>Bertrand Bonello</em> (réalisateur de L'apollonide) : dans Le Pornographe (2001), elle joue aux côtés de l'icône de la Nouvelle Vague, Jean-Pierre Léaud. On a pu croiser l'actrice au look gothique chez <em>Jean-Jacques Beneix</em> en 2001 (Mortel Transfert) et chez <em>Jean Rollin</em> en 2007 (La nuit de horloges).

Traci Lords

Star du cinéma X dans les années 1980, <em>Traci Lords</em> est connue pour avoir fait la couverture de Penthouse à l'âge de 16 ans seulement. La centaine de films pornos qu'elle tourne dans la foulée sont devenus illégaux dans de nombreux pays, lorsque le FBI s'est rendu compte que Lords était encore mineure au moment des tournages. La scandaleuse doit son surnom à l'acteur de série TV <em>Jack Lord</em>. Sa reconversion ciné, elle la doit à <em>John Waters</em>. Le pape du ciné underground déjanté lui donne un rôle dans Cry-Baby en 1990, une comédie musicale avec <em>Johnny Depp</em>. Depuis, Traci Lords multiplie les apparitions dans un cinéma de genre plus ou moins déviant (Blade, Serial Mother, Nowhere), et les rôles plus consistants à la télévision dans des séries comme Will and Grace ou Melrose Place.

HPG

Comme <em>Ovidie</em>, <em>HPG</em> incarne le versant intello du porno. Auteur d'une longue carrière dans le cinéma X, le hardeur français est l'un des pionniers du style "gonzo". Sa reconversion dans le "tradi" commence avec des rôles chez Cédric Klapisch (court-métrage La Chambre pour une campagne anti-sida), <em>Catherine Breillat</em> (Romance), <em>Virginie Despentes</em> (Baise-Moi) et <em>Bertrand Bonnello</em> (Le Pornographe, dans lequel il croise d'ailleurs Ovidie). Mais c'est derrière la caméra qu'Hervé-Pierre Gustave fait son trou, si l'on peut dire : d'abord avec HPG son vît, son oeuvre en 1999, un documentaire autobiographique qui fait scandale. Puis en 2006, avec On ne devrait pas exister. Comptant des personnalités telles que Marylou Berry, <em>Rachida Brakni</em> et Bertrand Bonello au casting, le film est sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes. Le film raconte l'histoire d'un acteur porno qui veut percer dans le cinéma traditionnel.