Violet Evergarden : Éternité et la poupée de souvenirs automatiques (2020)
Eurozoom

Le nouveau film de Kyoto Animation est plus essentiel qu’il n’en a l’air.

A première vue, ce petit film est une étrangeté ésotérique. Adapté d’une série de romans elle-même déclinée en série animée, Violet Evergarden : Éternité et la poupée de souvenirs automatiques raconte donc l’histoire de cette "poupée" mi-femme mi-robot aidant dans un 19ème siècle alternatif les gens à raconter leurs histoires. Mais même sans rien connaître de l’œuvre d’origine, Violet Evergarden est suffisamment charmant pour mériter l’attention du spectateur. C’est un conte en deux parties, situé dans un univers subtilement steampunk -mais plus steam que punk- qui explore la douleur de la séparation : une jeune femme, cloîtrée dans un pensionnat de jeunes filles où elle apprend les bonnes manières, livre le secret de son existence à Violet -une jolie création animée, jeune femme aux bras mécaniques, vétéran de guerre (celle-ci, hors champ, n’existe que par le poids de sa douleur évoquée -encore une belle idée de cinéma). En deuxième partie, une jeune fille apprend le métier de postière… Petite musique douce, images pastel, univers rassurant et agréable : les réalisateurs Haruka Fujita, Taichi Ishidate ont travaillé sur le magnifique Liz et l’oiseau bleu, dont ce Violet Evergarden est le pendant en plus léger, plus simple et moins violent. Violet Evergarden est une jolie petite chose, qui nous apprend comment continuer à vivre après les drames : cette morale peut faire sourire, ce serait ignorer que le film est le nouveau long-métrage issu du studio Kyoto Animation (Liz et l’oiseau bleu), victime d’un incendie criminel en juillet 2019, qui a fait 36 victimes. Et cette histoire de douleur, de création, de survie, devient essentielle.

Violet Evergarden : Éternité et la poupée de souvenirs automatiques sort le 15 janvier en salles françaises.