Toy Story 4
Disney/Pixar

Le nouveau volet de la fameuse franchise affiche une qualité standard satisfaisante.

Qu’est-ce que Toy Story 4 pouvait bien raconter que les trois premiers n’avaient pas déjà développé en long et en large ? Comment éviter le film de trop, alors que le précédent semblait conclure définitivement les aventures de Woody et Buzz ? Un petit coup d’oeil à l’impressionnante liste de scénaristes présents au générique (huit, dont Rashida Jones, partie suite à des « différends artistiques et philosophiques ») suffit à imaginer combien le studio s’est arraché les cheveux pour faire naître cette suite. Mais si Toy Story 4 peine à complètement justifier son existence, le dernier Pixar en date s’envisage autant comme un best-of de la franchise qu’un joli épilogue taillé sur mesure pour Woody. 

Délaissé par la petite Bonnie, le cowboy déprime jusqu’au jour où la gamine fabrique à l’école Forky (super personnage de cuillère-fourchette suicidaire fait avec trois bouts de ficelle), qui se considère comme un déchet. Woody profite de vacances en camping car pour faire accepter à Forky son statut de « jouet ». La petite bande croisera de nouveau la route de la bergère Bo Peep - dont la disparition est expliquée par un flashback sous la pluie techniquement renversant - et une inquiétante poupée vivant dans un magasin d’antiquités…

L’aventure intérieure

La belle idée de Toy Story 4 est de resserrer l’intrigue sur la quête existentielle de Woody, désormais privé de son rôle de leader (peut-il s’inventer un nouvelle vie et penser à lui avant les autres ?). Une aventure intérieure rythmée, qui semble cependant avoir une peur panique de sa propre dramaturgie, systématiquement désamorcée par des passages comiques aléatoirement drôles (le duo de peluches fantasques doublées par Key & Peele).

Plus embêtant, le réalisateur Josh Cooley semble n’avoir aucune ambition de raconter quoi que ce soit à travers les scènes d’action, qui se transforment dans la deuxième partie du film en péripéties répétitives, destinées à rallonger la sauce et à donner à quelques personnages secondaires une raison d’exister. Reste un divertissement haut de gamme, visuellement ébouriffant et très touchant dans ses dernières minutes. Le contrat est rempli mais on aurait cependant aimé voir Toy Story 4 creuser des sujets plus profonds, comme celui à peine effleuré de la décrépitude des jouets (que deviendrait Forky si on le démontait ?) et de leur espérance de vie.

Toy Story 4, le 26 juin en salles.