Quentin Tarantino
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La Chine avait demandé au réalisateur de faire un montage "plus approprié" : la faute à la scène avec Bruce Lee ?

C’est un vrai match de boxe qui oppose Quentin Tarantino à l’Administration d’Etat de la radio, du cinéma et de la télévision en Chine (SARFT pour State Administration of Radio, Film and Television). Récemment, les projections de Once Upon a Time… in Hollywood ont été suspendues, sans que les véritables raisons ne soient dévoilées. D’après Variety, l'oeuvre aurait droit à sa sortie si son réalisateur acceptait de faire des coupes, sans que les passages à faire disparaître n’aient été mentionnés. Or, le cinéaste a refusé catégoriquement de changer quoi que ce soit, ne voulant garder qu’une seule version de son film - pourtant déjà modifié entre sa présentation à Cannes et sa sortie en salles.

Le long-métrage a fait un score plus qu’honorable au box-office mondial, rapportant presque 345 millions de dollars. La Chine devait être le dernier pays à diffuser l’œuvre, pouvant faire grimper les chiffres à 400 millions de dollars sur le marché international. Les raisons d’une telle demande n’ont pas encore été dévoilées. La faute à la violence qui imprègne l’histoire ? Ou, peut-être, est-ce à cause de la plainte déposée auprès de la SARFT par la fille de Bruce Lee, Shannon Lee, indignée par le personnage du film représentant son père et interprété par Mike Moh.

Quentin Tarantino défend sa vision de Bruce Lee dans Once Upon a time… In Hollywood

La controverse sur Bruce Lee avait en effet agité les médias à la sortie du film aux États-Unis cet été. Dans le long-métrage, l’acteur et maître en arts martiaux se faisait ridiculiser lors d’une séquence par Cliff Booth, incarné par Brad Pitt. Des voix s’étaient alors élevées, s’opposant ou soutenant le parti pris de la scène. Tarantino avait été taxé de racisme et d’abus par Shannon Lee, Kareem Abdul-Jabbar - partenaire de l’acteur pour Le Jeu de la mort - ou encore Dan Inosanto, ex-protégé de Lee. Le réalisateur avait fini par donner sa réponse, sans mâcher ses mots, dans des propos rapportés par IndieWire : "Bruce Lee était ce genre de type arrogant." Tout en rappelant que le personnage de son film reste fictif, bien qu’inspiré d’une personne réelle : "Est-ce que Cliff Booth aurait pu battre Bruce Lee ? Brad n’aurait jamais pu le battre mais Cliff peut-être… Si vous me posez la question : ‘Qui pourrait gagner entre Bruce Lee et Dracula ?’ C’est le même délire. Il s’agit d’un personnage de fiction. Si je dis que Cliff peut battre Bruce Lee, c’est un personnage fictif donc oui, il peut le battre."

Django Unchained avait subi le même accueil en 2012 : seule une version recoupée avait été acceptée dans les salles chinoises, après que le contenu graphique et la nudité aient été enlevée des écrans. Mais sa sortie avait été un échec, ne rapportant que 2,7 millions de dollars selon Variety : les spectateurs auraient préféré se fournir la version originale, sans coupe.

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