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Les gangsters au cinéma

Little Caesar de Mervyn LeRoy (1931)

L'Ennemi public (The Public Enemy) de William A. Wellman (1931)

L'autre classique Warner de 1931 après Little Caesar, et surtout l'autre, si ce n'est LA, grande figure du film de gangster des années 30, <em>James Cagney</em>. Réuni avec l'étoile filante <em>Jean Harlow</em>, devant la caméra de <em>William A. Wellman</em>, Cagney y impose son débit mitraillette et son style violent qui feront de lui une star (<em>Martin Scorsese</em> en restera traumatisé). On doit surtout à <em>L'Ennemi public</em> d'avoir installé les codes du genre (ascension et chute d'un caïd) qui seront repris ensuite par tout le cinéma hollywoodien, encore aujourd'hui. Chef-d'oeuvre. Voir la bande-annonce de L'Ennemi public.  

Scarface de Howard Hawks (1932)

On ne présente plus l'une des pièces maîtresse du genre qui est aussi l'un des classiques d'<em>Howard Hawks</em>. Vrai-faux biopic sur l'ascension et la chute d'Al Capone, célèbre pour son long plan séquence d'ouverture et ses X disséminés, Scarface, produit par l'excentrique <em>Howard Hugues</em>, est l'archétype du film de gangster des années 30 à tendance mafieux (nuance). Voir la bande-annonce de Scarface.      

L'Ennemi public n°1 (Manhattan Melodrama) de W.S Van Dyke (1934)

Cette production MGM tournée à peu de frais par <em>W.S Van Dyke</em> fût le dernier film vu par John Dillinger, tué à la sortie de la projection. Histoire de deux orphelins (<em>Clark Gable</em> et <em>William Powell</em>), grandissant ensemble avant de prendre des voies opposés, l'un gouverneur, l'autre gangster, <em>L'Ennemi public n°1</em> mélange amitié, amour et dilemme éthique, pour être comme le titre original l'indique, un pur mélodrame. On imagine que selon <em>Michael Mann</em> le passé du personnage et l'intrigue sentimentale ont résonné chez Dillinger. 

Les hors la loi (G- Men) de William Keighley (1935)

A l'instar de L'ennemi public n°1 (<em>Sam Wood</em>), sorti la même année, Les hors la loi, production Warner avec <em>James Cagney</em> pour une fois du bon côté de la loi, est un véhicule promotionnel à peine déguisé pour le FBI de J. Edgard Hoover. Le même qui fit tomber John Dillinger. Une puissante plongée dans l'underworld avec une scène de gunfight d'anthologie de dix minutes.  

Rue sans issue (Dead End) de William Wyler (1937)

<em>Rue sans issue</em>, de <em>William Wyler</em>, est moins un film de gangster dans la tradition des précédents qu'un drame social où <em>Humphrey Bogart</em>, dans le rôle de Baby Face, truand notoire revenant dans le quartier new-yorkais de son enfance, met en exergue les désillusions des classes défavorisées. Dans la même lignée, avec <em>James Cagney</em> et encore Bogart, <em>Michael Curtiz</em> réalise pour la Warner un an plus tard Les Anges aux figures sales.Voir la bande-annonce de Rue sans issue.       

Les fantastiques années 20 (The Roaring Twenties) de Raoul Walsh (1939)

Si le film de gangster a connu son heure de gloire au début des années 30, il perdure en cette fin de décennie. <em>Les fantastiques années vingt</em>, du pionnier et génial <em>Raoul Walsh</em>, est un peu le chant du cygne de la Warner. <em>James Cagney</em> impressionne toujours en chauffeur de taxi transformé en chef de gang, et <em>Humphrey Bogart</em> lui vole la vedette avec son rôle de violent dans ce récit sur fond de prohibition et krach de 1929. Un classique.Voir la bande annonce des Fantastiques années vingt.   

Dillinger de Max Nosseck (1945)

Le premier biopic officiel sur john dillinger, par <em>Max Nosseck</em>, immigré allemand égaré dans l'artisanat hollywoodien. Gros succès à sa sortie, Dillinger est nominé à l'Oscar du meilleur scénario et permet à la Monogram de prendre du galon. Une série B courte, rapide, pas déshonorante, retraçant la vie du gangster de sa sortie de prison à sa mort devant le Biograph Theather. <em>Lawrence Tierney</em> lui prête ses traits, on le retrouvera deux ans plus tard dans le très bon <em>Né pour tuer</em> de <em>Robert Wise</em>.      

L'enfer est à lui (White Heat) de Raoul Walsh (1949)

Quand <em>James Cagney</em> accepte de jouer à nouveau un gangster pour <em>Raoul Walsh</em>, en 1949, dans le mythique <em>L'Enfer est à lui</em>, l'acteur a presque arrêté de jouer au malfrat depuis une dizaine d'années. Le film est une évolution du genre (qui a viré alors au film noir) et peut-être sa conclusion. Dans son rôle de truand psychopathe et cruel nouant une relation ambigüe avec sa mère, Cagney impressionne et effraie par son intensité. Un film d'une noirceur et violence définitives, avec une scène finale d'anthologie qui restera dans l'histoire du cinéma. <em>Martin Scorsese</em> ne s'en remettra pas. Voir la bande-annonce de L'Enfer est à lui.

L'ennemi public (Baby Face Nelson) de Don Siegel (1957)

Mitraillette Kelly (Machine Gun Kelly) de Roger Corman (1958)

<em>Roger Corman</em>, pape du bis américain, profite de la porte laissée ouverte par <em>Don Siegel</em> et son Baby Face Nelson pour s'engouffrer dans le biopic de gangster et signe <em>Mitraillette Kelly</em>. Inspiré de la vie du braqueur de banque George R. Kelly, lui aussi contemporain de la grande dépression, et tourné en huit jours avec <em>Charles Bronson</em> dans le rôle titre, le film est l'un des meilleurs de son auteur. Voir la bande-annonce de Mitraillette Kelly.   

Bonnie and Clyde d'Arthur Penn (1967)

On ne présente plus le chef-d'oeuvre d'<em>Arthur Penn</em> avec <em>Warren Beatty</em> et <em>Faye Dunaway</em>. Tout a déjà été dit et écrit sur <em>Bonnie and Clyde</em>, classique qui en dit long sur le cinéma américain de l'époque où il a été tourné, et sur celle où se situe l'intrigue (la grande dépression). Un mythe qui entre passion et violence n'en finira jamais de fasciner par son discours contestataire sulfureux. On notera qu'en 1937, <em>Fritz Lang</em> tournait J'ai le droit de vivre, dont l'intrigue évoque celle des amants criminels.Voir la bande-annonce de Bonnie and Clyde. 

Dillinger de John Milius (1973)

Premier film de <em>John Milius</em> (neuf ans avant <em>Conan le Barbare</em>), Dillinger est aussi le second biopic officiel sur le gangster héroïque et dandy des années 30. Campé par le génial <em>Warren Oates</em> (grandiose chez <em>Sam Peckinpah</em>, dont on sent ici l'influence), avec face à lui <em>Ben Johnson</em> dans le rôle de Mervin Purvis, Dillinger est un film d'action efficace reprenant l'intrigue que développera plus tard <em>Michael Mann</em>, sans s'attarder sur la romance avec Billie Fretchette.  

Du rouge pour un truand (The Lady in Red) de Lewis Teague (1979)

Le Solitaire (Thief) de Michael Mann (1981)

Impossible d'établir une telle liste sans évoquer celui qui l'a inspirée, <em>Michael Mann</em>, qui avec son premier film de cinéma, Le solitaire, signe un chef d'oeuvre d'une puissance graphique déjà hors du commun. La longue scène nocturne de perçage de coffre fort, avec la musique de <em>Tangerine Dream</em>, est à faire étudier d'urgence dans toutes les écoles de cinéma. Tout Public Enemies et ses films à venir sont déjà contenus dans Le solitaire. Accessoirement l'un des plus grands rôles de <em>James Caan</em>.Voir la bande-annonce du Solitaire.   

Scarface de Brian De Palma (1983)

Inutile de présenter le puissant remake de <em>Brian De Palma</em> inspiré du chef d'oeuvre d'<em>Howard Hawks</em>. <em>Scarface</em> est entré dans la légende comme <em>Al Pacino</em>. La Nouvelle vague hollywoodienne paie son tribut aux maitres avec lesquels elle s'est formée tout en l'actualisant. La fascination pour la figure du gangster est intemporelle et inaltérable. Un portrait moderne pour l'Amérique des 80's. Voir la bande-annonce de Scarface.

Les Incorruptibles (The Untouchables) de Brian De Palma (1987)

Seconde incursion pour <em>Brian De Palma</em> dans un genre qu'il a servi en cinéphile intelligent. <em>Les Incorruptibles</em> est une brillante réactualisation du film de gangster des années 30, centré sur la lutte entre Al Capone (inoubliable <em>De Niro</em> bouffi) et Eliott Ness (impeccable <em>Kevin Costner</em> alors à son acmé). Sa relecture des escaliers d'Odessa emprunté à <em>Eisenstein</em> restera aussi célèbre que l'original (<em>Le Cuirassé Potemkine</em>). Un classique instantané.Voir la bande-annonce des Incorruptibles.    

Les Affranchis (The Goodfellas) de Martin Scorsese (1990)

A ceux qui s'étonneront de ne pas trouver dans cette liste la trilogie du <em>Le Parrain</em> de <em>Francis Ford Coppola</em>, on dira que la plus célèbre saga mafieuse du cinéma américain s'éloigne un peu trop de ce qui nous préoccupe. En revanche, si <em>Martin Scorsese</em> fût lui aussi davantage intéressé par la mafia que la figure du gangster (plus solitaire et anarchiste), ses références cinéphiles, qu'il a souvent recyclées, s'appuient sur ces films des années 30. On aurait pu choisir <em>Mean Streets</em>, <em>Casino</em> voire <em>Gangs Of New York</em>, prenons le meilleur : <em>Les Affranchis</em>.Voir la bande-annonce des Affranchis.   

Heat de Michael Mann (1995)

On ne peut pas ne pas évoquer ici encore <em>Michael Mann</em> et son célèbre <em>Heat</em>, version définitive de L.A Takedown, téléfilm tourné six ans plus tôt. L'enfant de Chicago livre ici l'une des pièces préférées de ses admirateurs. Un thriller carré, urbain, tout en lignes et trajectoires, avec <em>Al Pacino</em> et <em>Robert De Niro</em> en flic et braqueur encore à leur sommet. Voir la bande-annonce de Heat. 

Public Enemies de Michael Mann (2009)

<em>Public Enemies</em>, le film a l'origine de ce parcours dans le cinéma de gangsters américain, permet à <em>Michael Mann</em> non pas d'offrir sa version du film de gangsters, mais plutôt de cristalliser une mythologie à travers la figure de John Dillinger (interprété par <em>Johnny Depp</em>).Public Enemies est un chef-d'oeuvre personnel, abstrait, noir, violent et romantique.Critique, photos et vidéos de <em>Public Enemies</em>.