Greta Gerwig (à gauche) n'entre pas dans le club fermé des meilleurs réalisateurs
Wilson Webb/Columbia Pictures

Greta Gerwig s’est attardée sur l'écriture pour délivrer sa version "moderne" de l’adaptation.

Ce n’est pas la première fois que le roman de Louisa May Alcott, Les Quatre Filles du Docteur March, a droit à son adaptation sur écrans : le cinéma comme les séries ont eu leur lot d’œuvres inspirées du classique de la littérature américaine, suivant le destin de quatre sœurs choisissant chacune des chemins différents pour atteindre le bonheur malgré les drames de la Guerre de Sécession. Cette fois, c’est Greta Gerwig qui prend la barre, après avoir fait une entrée fracassante dans le monde des grands écrans avec son Lady Bird récompensé par de nombreuses nominations et distinctions en 2018.

Et pour la réalisatrice, l’adaptation du livre a très vite impliqué plusieurs niveaux de lecture, comme elle l’indique lors d’une récente session de questions – réponses rapportée par The Hollywood Reporter. Dans sa volonté de créer quelque chose d’inédit, la cinéaste a notamment fait le choix de ne pas trop se soucier de la période hist : "De mon point de vue, les œuvres d’époque peuvent être très lourdes, comme figées. Vous pouvez même deviner le coût des décors, tout se voit. Je voulais que Les Filles du docteur March soit léger. Je voulais que le film soit irrévérencieux. Pas chaotique, car très, très chorégraphié, mais il fallait qu’il soit effervescent et rapide."

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Pour y parvenir, tout se jouait dans la phase d’écriture, partie la plus importante aux yeux de la scénariste et réalisatrice : scénario, story-board, ont ainsi constitué la plus longue partie du processus de création, et ont continué d’empiéter sur l’espace du tournage et du montage. Une phase d’écriture qui aura d’ailleurs entraîné la cinéaste dans des réflexions sur la place des auteurs dans l’histoire, tant l’écrivaine du roman qu’elle-même. "Je pense toujours à ce que nous allons faire disparaître et tout ce que nous allons ajouter. J’y réfléchis pendant l’écriture, puis pendant toute la durée du tournage. Je pense que c’est en partie grâce aux films indépendants, parce qu’il faut que les choses finissent par être exactement comme elles doivent être. […] Ce qui me fascine, c’est qu’il y a Louisa May Alcott et sa vraie vie d’un côté, et de l’autre il y a Jo March, qui est un peu son avatar. Et puis il y a aussi toutes ces différences entre elles. On a donc une dissonance, surtout si vous m’ajoutez et que je me mets à mon tour à écrire l’histoire. C’est comme un kaléidoscope."

Pour Greta Gerwig, le long-métrage est alors soudain devenu "un film parlant de la réalisation de films". Et pour découvrir cette création très méta aux multiples couches de narration, il faudra se rendre dans les salles : Les Filles du Docteur March ouvrira l’année 2020, sortant le mercredi 1er janvier.

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