Joker : Joaquin Phoenix s'énerve en coulisses
capture d'écran YouTube

Fragilité sur le fil du rasoir, difficulté à rentrer dans le rôle, insulte envers un membre de l’équipe… Une courte vidéo making-of montre qu'entrer dans la peau du Joker n’est pas sans conséquence. Même si les représentants de l'acteur affirment qu'il s'agit d'une blague.

Rares sont les documents vidéos attestant de la construction d’un personnage borderline par un acteur surdoué. De récente mémoire, on peut repenser au making-of de Shining dans lequel Jack Nicholson se glisse sous les traits de Jack Torrance en deux secondes, passant de la rigolade en plateau à la folie de son avatar kubrickien devant la caméra. Autre exemple, il y a trois ans, c’est Netflix qui consacrait un documentaire à Jim Carrey et son interprétation de feu Andy Kaufman dans le biopic Man on the Moon, Jim et Andy. Aujourd’hui, c’est Joaquin Phoenix qui est au centre de l’attention sous le maquillage peinturluré du Joker.

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Pas de doute, la hype turgescente autour de cette origin story sur le Némésis de Batman est en partie liée (totalement ?) à son interprète, un acteur Méthodiste plus connu pour ses collaborations avec James Gray que ses escapades dans l’univers des super-héros en Spandex. Variety vient de dévoiler une vidéo issue des coulisses de Joker. Le média reprend cette courte pastille, 20 secondes montre en main, présentée dans l’émission culte de Jimmy Kimmel, Jimmy Kimmel Live !, lors d’un passage de Joaquin Phoenix alors en promotion pour le film. On y voit l’acteur, grimé en Clown Prince of Crime, les traits fatigués, l’air maussade, essayant de rentrer dans son personnage. Jusqu’à ce qu’un membre de l’équipe de tournage, Lawrence Sher, surnommé Larry, le directeur de la photo, plus précisément, vienne troubler la concentration de Phoenix. Et prenne une volée de bois vert par l’acteur. Ce dernier le vannant sur son nom de famille rappelant la célèbre chanteuse Cher.

Joker : Joaquin Phoenix s’énerve lors d’une interview

"Le chuchotement permanent, juste ferme ta gueule mec. J’essaie de trouver quelque chose de vrai, de brut. Putain mec. Putain. Désolé, putain. Ça va, c’est pas grave, c’est pas grave. Si ça l’est en fait. Putain. Je sais que tu as balancé la putain de vanne sur Cher le premier, Larry. Putain, tu te fous de moi. Comme si j’étais une putain de diva. Ce n’est même pas une insulte. Cher, vraiment ? C’est une chanteuse, une actrice, une danseuse, une icône de mode… Comment ça peut-être une putain d’insulte ? Putain, j’y arrive pas mec."

(Ce qui donne en V.O. et censuré par la télévision américaine : "The constant whispering, just shut the [ bleep ] up dude. I’m trying to like find something real. [ bleep ] dude. [ bleep ]. Sorry, [ bleep ]. It’s not a big deal. It’s not a big deal. Yeah, it kinda is. [ bleep ]. I know you started the [ bleep ] Cher thing, Larry. [ bleep ] making fun of me. Like I’m a [ bleep ] diva. It’s not even an insult. Cher, really? Singer, actor, dancer, fashion icon — how’s that a [ bleep ] insult? [ bleep ] I can’t do this, man.")

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Difficile de savoir si cette vidéo est une énième opération de comm’ de la part de la Warner Bros ou de déterminer si l’atmosphère générale du plateau découle de l’humeur de Phoenix. La vidéo, trop courte, manquant de contextualisation, ne permet pas de trouver les réponses à ces questions. Toutefois, l’embarras de Joaquin Phoenix, interviewé plus tard par Jimmy Kimmel, face à ces images pourrait laisser penser que tout cela n’est pas bidonné. The Wrap, de son côté, rapporte les dires des représentants de l'acteur sur le fait qu'il s'agit d'une blague montée de toutes pièces. On est pas à une entourloupe près avec Joaquin Phoenix, lui qui avait trompé son monde en se faisant passer pour un rappeur pendant plusieurs mois, une (fausse) traversée du désert immortalisée dans le mockumentaire génial I'm still here. Quelques années plus tard, celui-ci avait également feint la surprise de son couronnement du Prix d'interprétation masculine à Cannes pour A Beautiful Day. On reste quand même bien loin du pétage de câble, 100% énervé pour le coup, de Christian Bale sur le plateau de Terminator : Salvation.