Nicky Larson
Sony Pictures

Philippe Lacheau adapte le dessin animé du Club Dorothée en lui injectant son humour franco-français. Présenté hors-compétition, le résultat est surprenant.

Au départ, c’est le fantasme d’un trentenaire biberonné au Club Dorothée à qui tout réussi, au point d’envisager très sérieusement d’adapter sur grand écran Nicky Larson, dessin animé japonais fétiche des kids des années 90. Un projet a priori un peu zinzin et destiné à l’accident industriel que Philippe Lacheau (Babysitting 1 et 2, Alibi.com) transforme pourtant en sympathique comédie d’action hybride, autant construite sur ses souvenirs de môme devant les programmes de TF1 (les caméos et références pullulent) que le personnage inventé par le mangaka Tsukasa Hōjō.

Tablettes de chocolat bien visibles, pectoraux musclés, veste bleue signature et 357 Magnum à la main, Lacheau incarne donc le garde du corps/détective, fine gâchette et obsédé sexuel notoire, engagé par un client (Didier Bourdon) pour retrouver une fragrance qui rend irrésistible celui qui s’en asperge. Une intrigue prétexte qui permet de passer sans transition du terrain cartoonesque - plutôt réussi - à des scènes de baston aux chorégraphies bien relevées, dont une en vue subjective particulièrement efficace. Bien qu’inégal dans sa mise en scène (on est parfois proche du téléfilm… de TF1) et plombé par la lourdeur de certains gags, Nicky Larson et le parfum de Cupidon trouve dans sa deuxième partie une forme d’équilibre entre l’esprit de l’anime et l’humour de la Bande à Fifi, fusion improbable de deux univers aux antipodes. En soi, c’est déjà un sacré tour de magie.