Un homme, Randy Moore, est parvenu à réaliser un film, Escape from tomorrow, en grande partie dans les parcs de Disneyland et Disney World, en Floride, sans aucune autorisation.Pour ce faire, le réalisateur a multiplié les ruses : l’équipe se divisait en petits groupes pour passer les guichets d’entrée, des appareils photos ont remplacé les caméras histoire de se fondre parmi les familles voulant immortaliser leur bambins sur les manèges, les membres de l’équipe communiquaient via leurs portables et l’intégralité du film a été tournée en noir et blanc pour pallier l’absence de matériel d’éclairage.Le plus étonnant, c’est qu’Escape from tomorrow est une production horrifique, ce qui ne colle pas tellement à l’univers féérique des parcs Disney. Rapidement monté, le film s’est fait remarquer début 2013 au festival Sundance. L’histoire est celle d’un homme, joué par Roy Abramsohn (Glee, Private Practice…), venant d’apprendre qu’il est licencié. Pour ne pas gâcher la dernière journée de vacances de sa petite famille, il décide de ne rien dire à ses filles, et passe avec elles la journée à Disneyland. Seulement, le parc d’attractions est de plus en plus étrange, et la journée de détente vire rapidement au cauchemar. On est loin du monde magique adoré par les enfants !Le cachet du noir et blanc et l’atmosphère surréaliste du film ont beaucoup marqué les spectateurs. Tant et si bien que ceux qui ne l’ont pas vu s’inquiètent d’une possible réaction négative de la part de Disney. Mais la compagnie ne laisse rien paraître. Ce n’est pas la première fois qu’elle se trouve confrontée à des voleurs d’images. Banksy, par exemple, a filmé une des scènes de Faites le mur dans un parc d’attraction et avait même réussi à sauver ses enregistrements d’un contrôle, sur place, des agents de sécurité.À ce jour, aucune action judiciaire n’a été intentée contre Randy Moore. Est-ce dû aux approximations de Disney sur sa politique de sécurité, à l’absence de griefs concrets contre le réalisateur - le film n’utilise pas de personnages du site, ni de musique et ce n’est pas un moyen de visiter le parc gratuitement - ou est-ce tout simplement une stratégie pour éviter d’attirer encore plus l’attention des spectateurs sur le film? Si la compagnie mise sur cette dernière hypothèse, c’est mal parti : après son très bon accueil au sein du célèbre festival de films indépendants, Escape from tomorrow sortira dans quelques salles américaines et non seulement sur internet, a annoncé Variety. Il sera visible à partir du 11 octobre là-bas, ainsi qu’en VOD à partir de la même date. Une vidéo présentant le projet est disponible, mais elle ne rend pas tellement compte du concept. Elle permet cependant d’apprécier sa qualité visuelle, c’est déjà ça.