elysium
Sony Pictures

Que vaut le deuxième film du réalisateur de District 9, à revoir dimanche sur TF1 ?

Avec District 9, le surdoué Neill Blomkamp s’est attiré une foule considérable d’admirateurs. Tout le monde a salué l’émergence et la vision de ce surdoué, auteur d’un pamphlet SF aux normes esthétiques révolutionnaires. Alors, Neill Blomkamp, nouveau Peter Jackson (cinéaste bricolo inventif qui s’est mué en mogul respecté) ou nouvel Andrew Niccol (réalisateur acclamé de Bienvenue à Gattaca bouffé par le système) ? Elysium, sorti en 2013 au cinéma, n’apporte pas de réponse tranchée mais confirme une chose : le jeune trentenaire a de la suite dans les idées. L’intrigue est en effet, à peu de choses près, la même que celle de District 9. L’humanité y est scindée entre exploitants et exploités -les premiers vivant sur Elysium, une station spatiale protégée, les seconds sur une Terre dévastée. Le héros est un type ordinaire qu’une contamination accidentelle va amener à changer l’ordre des choses pour survivre, pourchassé par les autorités et des gangsters opportunistes. Pour finir, Elysium reproduit à l’identique la charte graphique de District 9 (photo désaturée, caméra tremblée).

 

Elysium inspiré par Gunnm ? Inception ? Hunger Games ? Le silence des agneaux ?

Mad Matt ?
Ce n’est pas une suite ou un remake déguisé mais un sample, qui témoigne définitivement, à travers sa violence sèche et sa binarité trompeuse, de la proximité de DJ Blomkamp avec George « Mad Max » Miller. Le héros ne s’appelle-t-il pas Max ? Méchamment irradié, bardé d’un exo-squelette lui permettant de se mouvoir, cet homme-machine sans idéal, ce Deus ex machina par accident endosse l’habit du sauveur avec un mol enthousiasme comme le faisait son alter ego dans Mad Max 2. La différence principale tient dans le casting : Matt Damon n’est pas Mel Gibson. Son Max n’est pas badass, il est même presque fleur bleue par certains côtés, son angélisme souterrain étant heureusement contrebalancé par un personnage de méchant bien dégénéré et cradingue –incarné par Sharlto Copley, la révélation de District 9. Au final, cette nouvelle parabole cyberpunk d’une noirceur nolanienne fait écho à la situation mondiale actuelle, creuset d’inégalités de plus en plus contesté. Ce n’est pas d’une originalité folle, le dernier tiers est même bâclé, mais l’énergie déployée et la crédibilité de l’univers représenté font d’Elysium un blockbuster très largement au-dessus de la moyenne. Il reste désormais à Neill Blomkamp à nous surprendre à nouveau.

Christophe Narbonne (@chris_narbonne)

Bande-annonce d'Elysium, rediffusé dimanche à 21h sur TF1 :