Claude Chabrol
Abaca

Un cycle consacré au cinéaste démarre cet après-midi sur France 3 avec Le Boucher.

En septembre 2010, à la mort de Claude Chabrol, Première pleurait le cinéaste français, rencontré quelques mois plus tôt pour parler de sa carrière en compagnie d'un autre réalisateur talentueux : James Gray. Voici quelques extraits de cette rencontre inoubliable, que nous repartageons à l'occasion du cycle Chabrol qui durera toute la semaine sur France 3. La chaîne diffuse du cinéma de patrimoine après le journal de 13h depuisdébut mai, et après avoir rendu hommage à Jean Gabin ou Lino Ventura, place au cinéaste. Cet après-midi, c'est Le Boucher, avec Jean Yanne, qui ouvre la danse.

L'histoire du Boucher ? "Dans un village du Périgord, la vie quotidienne des habitants cesse brusquement d'être tranquille. Des femmes sont égorgées. Par qui ? Le boucher, qui a fait les guerres d'Indochine et d'Algerie, semble devenir le suspect numero un aux yeux de la directrice d'école, qui ressentait pour lui de tendres sentiments."

Chabrol-Huppert, les liaisons heureuses

Article publié le 12 septembre 2010 : Il y a quelques mois, James Gray était de passage à Paris pour plusieurs semaines à la demande de Guillaume CanetClaude Chabrol, lui, rentrait du Croisic pour quelques jours dans son pied à terre parisien. L’occasion était trop belle...Pour James Gray, "il y a Chabrol, Fellini, Kurosawa, Visconti, John Ford". C'est dit. En hommage au cinéaste disparu ce week-end, Premiere.fr met en ligne des extraits de l'interview croisée des deux réalisateurs, dont les propos ont été recueillis par Stéphanie Lamome pour le magazine.

De cet échange ressort avant tout un respect mutuel, Chabrol s'avérant aussi impressionné par le travail de James Gray (Little Odessa, Two Lovers) que le réalisateur américain par son aîné. "James est un auteur comme l’Amérique n’en fait plus. On partage la même cinéphilie, on aime les vieux de la vieille. Il ne se rend pas compte qu’il m’impressionne autant qu’il a tort d’être impressionné par moi !".

Autre aspect frappant de cette interview, Claude Chabrol ne mâchait pas ses mots. Très critique envers certains de ses propres films, il n'hésitait pas à défendre ce qui lui plaisait dans l'industrie du cinéma, mais aussi à critiquer ouvertement ce qui ne lui convenait pas. Lors de sa rencontre avec Gray, ce sont les festivals supposés prestigieux qui en ont pris pour leur grade, ainsi que les cérémonies récompensant le meilleur du 7ème art. "Je n’ai aucune sympathie ni pour Cannes, ni pour les Césars ni pour les Oscars, je trouve ça incroyablement puérile. Je préfère les petits festivals où l’on boit du bon vin."

Pourtant, en 50 ans de carrière, le réalisateur de Que la bête meure en a reçues, des récompenses, dont dernièrement des hommages saluant toute sa carrière (prix René-Clair en 2005, Caméra d'Or en 2009 à la Berlinale...). Mais à lire les propos élogieux de James Gray à l'égard de ses films, lui qui a tant été frappé par Les bonnes femmes, et les réactions de l'intéressé, on comprend que les plus belles récompenses, il les a eues en marquant les spectateurs. A tel point que quand Gray avoue lui avoir volé quelques scènes pour inspirer des passages de ses propres films, Chabrol s'amuse, et en profite pour remettre sur le tapis ses échecs, dont certains longs métrages qu'il qualifie de "merdes épouvantables". Difficile d'être plus clair !

Nicole Calfan se confie sur Jean Yanne : "Il n'y a plus d'hommes comme ça"