Christopher Walken Champs-Elysées Film Festival
Abaca

Mais pas dans Arrête-moi si tu peux, à revoir ce soir à la télé !

Après Jeff Goldblum et Kyle MacLachlan, le Champs Elysées Film Festival recevait en juin 2019 Christopher Walken. L’un des acteurs les plus prolifiques de sa génération, qui est à présent à l'affiche de Dune : deuxième partie, et qui reviendra ce soir sur W9 dans Arrête-moi si tu peux.  

On ne résiste pas à l'envie de repartager cet entretien sans langue de bois, au cours duquel le comédien nous a parlé de danse, d’argent et de ses choix de carrière.  

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Christopher Walken, au départ, vous destiniez-vous au cinéma ?

En fait, j’étais danseur jusqu’à mes 30 ans et je suis devenu acteur un peu par accident, d’abord au théâtre et puis j’ai été repéré et donc je suis arrivé au cinéma. Je n’ai pas de regrets, c’est arrivé comme ça. Alors oui, c’est vrai, après j’ai fait des pas de danse dans pas mal de mes films. Je crois que c’était un peu attendu. Il y a quelques années un critique a écrit à propos d’un de mes films : "et donc, Christopher Walken nous refait son pas de danse habituel"… du coup, je n’ai jamais plus recommencé !   

Et puis, vous savez pour danser, il faut être très entraîné, comme un athlète. Après 40 ans, c’est dur. Il faut s’arrêter, parce qu’on est trop vieux.  

Mais vous aimiez ça, danser dans les films. Hairspray par exemple …

Oh là, c’était différent. J’ai justement été engagé parce que je dansais et il fallait un partenaire à Travolta qui lui aussi était danseur. Un excellent danseur, même. On a passé beaucoup de temps à répéter tous les deux, d’ailleurs. Vous savez, quand j’ai su qu’il allait jouer Edna Turnblad (je connaissais le film original et la comédie musicale) je me suis demandé : 'mais comment il allait jouer une femme si grosse ?' Et puis, il a justement dû maigrir et être en super forme pour jouer avec cette énorme prothèse en latex.  Non, c’était sympa.

 

 

 


Christopher Walken, roi du dance-floor au cinéma

Vous avez fait énormément de films. Pas tous, comment dire…

(Il coupe) Vous savez, moi je ne dis jamais non à un scénario. J’ai fait beaucoup plus de films que je n’aurais certainement dû : plus de 100, dont beaucoup que je n’ai même pas vus. Des trucs obscurs. Des trucs… Je n’ai pas de hobbies, je n’ai pas d’enfant, alors, faire des films ça m’occupe. Ça m’oblige à me lever le matin pour faire quelque chose et, surtout, ça me fait vivre ! J’ai lu des scénarios, parfois franchement pas terribles, mais je les tournais quand même.

Mais vous devez en recevoir des tonnes, vous ne pouviez pas choisir un peu ?

Pas tant que ça en fait ! Surtout en vieillissant… Et puis j’ai lu des scripts en me disant : non, tu ne devrais pas faire ce truc et je le faisais quand même. Parce que, pour faire du cinéma, en fait, il faut être optimiste.  Je me disais que peut-être avec un peu de chance… Le cinéma, c’est toujours un peu un pari. Je crois que c’est Brando qui disait ça : 'Les films, c’est un peu comme un jeu de dés !'

Et vous diriez que vous avez eu de la chance ?

Oh, oui, j’ai été très chanceux dans ma carrière. Et puis, même si on n’a pas de chance, au moins on est payé ! Et puis après tout,  les films, ce n’est pas une question de vie ou de mort non plus. Franchement, j’ai été nul dans beaucoup de trucs, j’ai joué dans des films qui m’ont embarrassé, et je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. Mais ce n’est pas ça qui vous tue. 

Au final, c’est un équilibre : vous faites des trucs assez nuls, des trucs assez bons. Et à la fin, on espère que ça penche du bon côté. Et heureusement, il y a des films dont je suis assez fier : Voyage au bout de l’enfer, The King of New York, Arrête-moi si tu peux

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Et pourquoi, vous qui travaillez tout le temps, n’avez-vous plus fait de séries TV ? Vous avez commencé dans The Wonderful John Acton, et puis fini… 

Oui, la télé, ça permet de travailler. Mais on ne sait pas dans quoi on s’engage. On signe et on reçoit 2/3 épisodes, mais les 12 autres, on ne sait pas ce que ce sera…  Et même si au ciné, je joue à peu près tout, à la télé, là c’est un engagement de plusieurs années… Si on est malheureux, sur un plateau de ciné, ce n’est pas grave, c’est fini en deux mois. Sur une série, ça peut durer deux ans ! Et surtout, il y a toujours ces tartines de dialogues. Je connais des acteurs qui apprennent super vite. Moi, je suis un besogneux, très lent.  Apprendre son texte en une semaine ? Non merci ! 


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