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Alors que l’éthylique Betty de Claude Chabrol est programmé ce soir à 20h50 sur France 5 dans Place au cinéma de Dominique Besnehard, retour sur la carrière ciné de Marie Trintignant.

Série noire d’Alain Corneau (1979)

On ne peut pas mieux commencer, ni faire plus sombre. Série noire d’Alain Corneau co-écrit avec Georges Perec d’après Thompson, porté par le tourmenté Dewaere. Un bel attelage avec aussi Marie - petite Marie – 17 ans. Elle est Mona, une fille perdue, facile et monnayable, qui croise Poupard, un homme sans envergure mais avec des rêves tellement en pagaille qu’il se tape la tête contre la carrosserie d’une voiture pour mieux les réaliser.  Marie Trintignant impose une moue faussement boudeuse et un jeu véritablement intense.

Nuit d’été en ville de Michel Deville (1990)

Il faut redécouvrir le cinéma libertin et littéraire de Michel Deville. Et pourquoi ne pas commencer par celui-ci avec un Jean-Hughes Anglade qui vient de mettre la fièvre à Béatrice Dalle (37.2 le matin) et récidive ici avec Marie Trintignant ? Nuit d’été en ville mais les volets clôt et les corps très ouverts. Marie Trintignant tout en grâce et intensité, met les sens en alerte maximale.

Betty de Claude Chabrol (1992)

Le bar du film s’appelle le Trou. Betty y enchaîne les verres. Tellement qu’elle perd le fil d’une vie déjà bien tortueuse. Betty rassemble tout de même ses petits morceaux et reconstruit le puzzle. Chabrol assemble les pièces guidé par la fuite des sentiments de cette âme fragile et secrète. Revoir Betty pour Marie Trintignant bien-sûr qui trouve ici son rôle le plus dense mais aussi pour la tout aussi regrettée Stéphane Audran.

Cible émouvante de Pierre Salavadori (1993)

Le titre de ce premier long-métrage de Pierre Salvadori suffirait presque tant il est parfait. Ici Jean Rochefort joue un tueur à gage ultra-sensible, Guillaume Depardieu les écorchés et Marie Trintignant une cible de choix. On sait depuis Betty que Marie Trintignant c’est un visage magnétique et une voix profonde qui imposent d’emblée une autorité. Rochefort et Depardieu regardent cet ange noir et perdent tous leurs repères. Nous aussi.

Janis et John de Samuel Benchetrit (2003)

C’est le dernier film avant la nuit. Une comédie tournée en famille avec Jean-Louis Trintignant, François Cluzet et Samuel Benchetrit. Marie est Brigitte mais se prend pour Janis (Joplin). Le film est loufoque, bariolé, tendre et libre. Donc inégal. Qu’importe, tout le monde joue à être un autre et finit par s’y retrouver. Marie Trintignant en ex star des sixties, a l’œil qui frise et la voix qui fait chavirer le cadre.