Alpe d'Huez 2020 : Michael Youn, Olivier Van Hoofstadt, Florence Foresti, Kody Kim
Reynaud Julien/APS-Medias/ABACA

Vendredi, la neige est tombée abondamment à l’Alpe d'Huez, le président du jury a présenté son film épicurien et Michael Youn a fait s’esclaffer la grande salle du palais, et ce à deux reprises.

Outre In the Bottle, présenté dans le cadre de la séance du président, un documentaire sur une improbable route des vins réalisée en Mini Cooper par José Garcia, Thierry Barré et Joël Dupuch, la journée d’hier était assurément celle de Michaël Youn, héros des deux films présentés en compétition.

Dans la séance de l’après-midi, il était donc la vedette de Lucky au côté Florence Foresti, tandis que le soir il défendait sa propre réalisation (dans laquelle il joue également) : Divorce Club. Dire qu’on attendait Lucky, la dernière réalisation d’Olivier Van Hoofstadt, réalisateur du cultissime Dikkenek est un doux euphémisme.

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Le film partage étrangement de nombreux de points communs avec La Daronne, puisqu’il raconte comment une bande de bras cassés fait l’acquisition d’un chien des stup pour chourer à des dealers leur stock de shit en vue de le revendre. Il ramenait surtout au festival un souffle comique salvateur après les moments d’émotion des jours dernier. Les amateurs de personnages hauts en couleurs et de vannes bien senties seront ravis de voir que Olivier Van Hoofstadt n’a rien perdu de son talent pour l’absurde, mais malheureusement il manque peut-être au film le côté bête et méchant qui faisait le sel de Dikkenek.

Qu’on se rassure, l’esprit belge est encore là, et on peut compter sur Michaël Youn et Alban Ivanov pour camper des abrutis comme personne.  Sans surprise, Florence Foresti fait des étincelles en flic ripou dont la malhonnêteté n’a de limites que celles de son supérieur hiérarchique (François Berleand, en très grande forme) et sauce samouraï sur la fricadelle :  Corinne Masiero explose tout dans un rôle à contre-emploi qui a dû bien la changer du Capitaine Marleau. 

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La grande surprise du jour fut sans conteste la nouvelle réalisation de l’ex Fatal Bazooka qui, à l’applaudimètre, est déjà le grand vainqueur du festival. Si le film de Michael Yoün  (toujours aussi brillant en vannes) n’est pas d’une originalité folle, le réalisateur, scénariste et acteur s’est assagi et cela lui va assez bien. Il a remisé la vulgarité au placard, a musclé son rythme, sans doute révisé son Judd Apatow et son Todd Phillips (période pré-Joker) sur le bout des doigts et a surtout eu l’intelligence de confier son premier rôle à Arnaud Ducret qui démontre encore une fois son indéniable sens comique.

Comédie prétexte, Divorce Club est plus une bromédie (comédie de bro) qu’une farce de plus sur le divorce. On se concentre ici sur l’histoire de deux anciens copains qui se retrouvent divorcés en même temps et décident d’habiter ensemble. Parions qu’après Divorce Club, vous ne verrez plus les lémuriens comme avant…

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