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Lorsque David Fincher s'est emparé de Millenium, on pensait que la saga littéraire de Stieg Larsson deviendrait une franchise hollywoodienne culte. Finalement, le passage à l'écran du premier tome, Les hommes qui n'aimaient pas les femmes, adaptation honnête, thriller racé mais Fincher mineur, a refroidi les ardeurs. Ce fut un échec critique mais surtout public (un film à 90 millions de dollars qui en a rapporté péniblement 230 en fin de carrière worldwide) et l'équipe (Fincher, Daniel Craig et Rooney Mara), pris par de nombreux autres projets respectifs, semblait partie pour en rester là. Il y a quelques mois, on apprenait que Sony pensait tout de même donner suite, sans la dream team, et en condensant les deux autres tomes de la trilogie en un seul film au budget plus raisonnable. Mais depuis, plus rien. La sortie tant attendue du 4e tome, 10 ans jours pour jours après le premier roman qui faisait découvrir le polar nordique au monde entier, pourrait relancer la machine. Car après les 80 millions d'exemplaires de la trilogie de Larsson vendus à travers le monde, ce genre de reboot par un autre auteur, David Lagercrantz (l'auteur d'origine étant mort brutalement avant la parution du premier volume), est un événement de librairie colossal : 2,7 millions d'exemplaires sont mis en place aujourd'hui dans les rayonnages des librairies de 25 pays. Titré Ce qui ne me tue pas..., ce retour de Lisbeth Salander et Mikael Blomkvist, commandité par l'éditeur suédois de Larsson, est apparemment plutôt réussi, et la trame taillée pour un scénario hollywoodien. Le duo de justiciers va en effet s'attaquer à la NSA pour mettre la main sur des données permettant de traquer un réseau criminel, sur fond d'espionnage technique et industriel et d'écoutes à grande échelle.   Hollywood a récemment produit Hacker de Michael Mann (qui certes fut un échec) et Snowden d'Oliver Stone qui sortira prochainement, deux films aux problématiques similaires - le premier parle de piratage et de terrorisme virtuel, le second de surveillance mondiale. Les executives sont donc plus que prêts pour Ce qui ne me tue pas..., surtout si les ventes sont à la hauteur des attentes.Bande annonce des Hommes qui n'aimaient pas les femmes, sorti en 2012